Des personnes avec qui il vaut mieux ne pas avoir affaire
Elle se confie à un coach. Avec l’espoir de trouver un conseiller compatissant. La jeune dame ne manque pas de reconnaître qu’elle vit une situation triste à cause de son gros cœur. La rédaction de CamerounWeb relaie son histoire.
Je suis une jeune femme de 25 ans, célibataire sans enfant et au chômage. Je suis plutôt belle, bref je n’ai jamais été complexée par mon physique et les hommes semblent m’apprécier car je suis très courtisée. Cette confiance que j’aie en moi m’a toujours poussée à mépriser les hommes. Du coup, je me contente de bouffer leur argent et je cède très rarement aux tentations du sexe, sauf seulement quand un homme me plait bien.
J’aime aussi les beaux gosses et les mecs avec un bon troisième pied et qui savent l’utiliser, comme toutes les femmes. Pour le reste, je bouffe ton argent, je te tourne et tu finis par ne plus répondre. En gros, c’est ma technique pour chasser, mais dernièrement cela m’a rattrapée, je suis tombée sur un sorcier sans savoir. Un homme m’a draguée dans un supermarché alors que je faisais des courses avec ma cousine. Je l’ai repoussé, il a insisté et comme il dégageait le luxe, j’ai fini par lui donner mon numéro. Le même soir, il m’a appelée. On a beaucoup causé et finalement, il a décroché un rencard avec moi.
Le rencard s’était bien passé et en se séparant, il m’avait donné 50 000 francs. J’étais éblouie car personne ne m’avait jamais donné une telle somme après un rencard, sans même essayer de me convaincre qu’on aille se reposer. Après cela, on a continué à se voir et chaque fois, il me donnait une somme supérieure à la précédente. Il me faisait même les dépôts OM. Le dernier c’était 500 000, quand j’ai menti que ma maman était souffrante.
Quand il a commencé à réclamer le sexe, j’ai commencé aussi à le tourner. Un soir, il m’a attrapée dans un restaurant avec un autre monsieur. À vrai dire quand j’ai commencé à comprendre que j’allais finir par céder au sexe ou me faire violer un de ces quatre par lui, j’ai accepté les avances d’un nouveau pointeur comme d’habitude, pour sortir de cette relation sans me retrouver sans sou. Il nous a vus, il est passé à côté de notre table pour que je le vois, sans broncher. J’étais tétanisée. Je croyais qu’il allait tout gâter, mais rien. Il est allé s’assoir et n’arrêtait pas de nous observer.
J’étais tellement mal que j’ai dû inventer un mensonge pour couper mon nouveau rencard court et rentrer. Une fois à la maison, il m’a écrit et m’a juste laissé « tu croyais pouvoir te jouer de ma tête n’est-ce pas ? Les conséquences devront désormais être assumées. On ne joue pas avec tous les hommes ». J’avais beau essayé de le convaincre que c’était un ami et rien d’autre, il ne voulait rien comprendre. Il avait finalement bloqué mon numéro. J’étais aussi restée dans mon coin après ça sans savoir ce qui allait m’arriver.
La nuit d’après, alors que je rentrais à la maison après être sortie acheter du jus à la boutique du coin, arrivée dans le petit couloir sombre qui mène chez moi, j’ai entendu un bruit comme si c’était une grosse pierre qui tombait derrière moi. Mon cœur pouvait sortir de ma poitrine. J’ai fait un grand bond en avant pour éviter la pierre, mais après j’ai constaté qu’il n’y avait rien. J’avançais en respirant étouffée car mon cœur battait encore. À peine j’étais près de la porte, quelqu’un m’a dit bonsoir derrière mon dos et tout près de mon oreille droite. C’était une voix grave d’homme. Quand je me suis tournée, il n’y avait personne. J’ai envoyé la main rapidement pour ouvrir la porte et quelqu’un m’a poussé par devant pour m’éloigner de la porte. J’ai voulu crier et c’est là que j’ai reçu la gifle d’une personne invisible. Je me suis évanouie.
Quand je m’étais réveillée, j’étais au centre de santé du quartier. Ma maman expliquait qu’elle avait entendu mon cri et était sortie me trouver inconsciente. Tout le monde me demandait si quelqu’un m’avait agressée. J’étais incapable d’expliquer. De retour à la maison, j’ai tout expliqué à mes parents. Ils m’ont traitée de tous les noms car ma mère m’a toujours demandé d’arrêter de jouer avec les hommes, de choisir un pour le mariage. Le problème c’est qu’aucun de ces hommes n’est jamais venu me parler du mariage et ça, maman ne comprend pas. Dernièrement mon papa me menaçait même de me chasser de chez lui si je n’arrête pas ce mode de vie. Je n’arrêtais plus de faire des rêves où je combattais les animaux terrifiants et je faisais beaucoup de couches de nuit.
Vu la situation, mes parents ont appelé mon grand-père paternel qui a demandé que je rejoigne le village pour qu’il trouve une solution avec son ami guérisseur. J’étais arrivée chez mon grand-père un mercredi soir. Au moment du couché, j’avais rejoint ma belle tante et sa fille dans leur chambre et je m’étais couchée derrière elles, collée au mur. Tard dans la nuit, aux environs de trois heures alors que tout le monde dormait comme des morts et l’on ne pouvait que percevoir les bruits d’oiseaux nocturnes, quelqu’un a poussé la porte de la chambre. Le bruit de la porte m’a réveillée et effrayée. Je pouvais voir un homme petit de taille portant une soutane noire qui cachait son visage, entrer. J’étais comme paralysée. Même crier je ne pouvais pas. Plus le monsieur s’approchait du lit, plus il devenait géant.
Au chevet du lit, il a observé ma belle tante et sa fille, puis il a levé la tête vers moi et j’ai vu ses yeux qui brulaient comme le feu. Il m’a dit d’une voix très grave, « tu vas rembourser tout ce que tu as consommé » et puis il a levé sa grande et longue main et m’a giflée. J’ai crié, il a disparu et toute la maison s’est réveillée. Je tremblais de peur et je transpirais fortement malgré le froid de l’Ouest du pays. Je ne pouvais plus dormir.
Le lendemain, mon grand-père m’avait amenée chez son ami. Il m’a mise sous traitement. On essaye même d’appeler le monsieur, aucun de ses numéros ne passe. Je suis sous traitement au village, mais le guérisseur dit qu’il faut qu’on réussisse à joindre le monsieur car une partie du traitement dépend de lui. Je ne sais ni où il habite, ni où il travaille. Je me contentais de le rejoindre dans les restaurants et je déclinais tout rencard qui pouvait nous réunir entre quatre murs sans personne d’autre que nous.
Mes deux joues ont gonflé et la douleur est souvent insoutenable. Mon ventre n’arrête de grossir comme si j’étais enceinte. Les couches de nuit ont quand même baissé. Chaque nuit, des voix m’appellent hors de la case dans laquelle je suis protégée. Des grands pas tournent autour de la case et souvent à des heures tardives, on toque à la porte. J’ai pour consigne de tout ignorer même si j’entendais la voix de ma maman ou de mon papa. Ma tante plutôt très croyante me demande de descendre la rejoindre sur Yaoundé pour qu’elle m’amène chez un homme de Dieu qui peut me délivrer sans condition, mais mes grands-parents et le guérisseur refusent.
J’espère que mon histoire va servir de leçon à d’autres filles. Notre beauté peut être notre principale source de réussite ou d’échec. La vie m’enseigne et si je m’en sors, je compte vraiment changer et écouter plus ma maman.