Situation pas facile, « mais je continue de me battre pour réaliser mes rêves », dit la source. Seulement, « je sais plus comment y arriver », confie-t-elle.
Je prends mon courage à deux mains pour partager mon histoire ici. Je suis en cinquième année d’études, mais peu d’entre vous savent tout ce que j’ai traversé pour en arriver là.
Mes parents se sont séparés quand j’avais 14 ans. Privée de repères, c’est ma grand-mère, très âgée et très pauvre, qui m’a élevée. Pour qu’on puisse continuer à étudier et manger, j’ai enchaîné les petits boulots, tandis que mes parents ne m’apportaient rien.
À 16 ans, je suis tombée enceinte et j’ai dû quitter l’école. Mon compagnon avait 21 ans et vivait dans la pauvreté, son père étant alcoolique. Après un accouchement d’urgence, on m’a pratiqué une hystérectomie : à 16 ans, j’ai perdu la possibilité d’avoir un autre enfant. Sous les reproches constants de son père, j’ai fini par le quitter et j’ai décidé de me reconstruire.
J’ai repris mes études, obtenu mon bac et intégré l’université loin de mon village. J’ai aussi pris en charge ma petite sœur en difficulté. J’étais à la fois maman, étudiante, grande sœur responsable… et je travaillais comme enseignante. Malgré tout, l’argent ne suffisait pas.
Pour subvenir aux besoins de mes enfants, j’ai accepté « l’aide » d’un homme marié en échange d’une relation. Il m’a un peu soutenue financièrement, mais mes dettes augmentaient toujours. À bout, je me suis même retrouvée à me prostituer, non par choix, mais pour survivre.
Aujourd’hui, je donne aussi de mon énergie dans un centre d’appel (Call Rose). J’ai déjà fait tout ce que je pouvais. Même s’il m’est difficile de gagner de l’argent, je suis obligée de le faire. Je suis épuisée par cette vie que je mène.
Comment réaliser mes rêves, encore si loin ? Comment élever mes enfants et les aider à devenir des personnes utiles et accomplies ? J’ai besoin d’être écoutée sans jugement.