Bonjour Marco Mbilla et merci de nous accorder un peu de ton temps. Peux-tu te présenter ?
Bonjour, alors s’il faudrait parler de moi, je dirai que je suis un jeune camerounais ayant choisi la voix de l’entrepreneuriat social, consultant et fondateur d’une agence conseil en management de ressources humaines spécialisée dans le marketing RH.J’ai une licence en sociologie des organisations couplée d’une en ressources humaines.
J’ai eu la chance de participer à un travail d’étude pour l’UNICEF et aussi de solidifier mes connaissances à travers mes multiples passages dans les PME et les multinationales de la place. C’est de part tout ce parcours, que j’ai lancé depuis mai 2015 l’agence Arch.
Le Job Talk est devenu un rendez-vous incontournable entre les recruteurs et les jeunes diplômés, étudiants, chercheurs d’emplois. Comment mesures-tu l’impact du concept après deux éditions et avant la 3eme dans quelques jours ?
Pour être sincère, nous mesurons la pertinence ou alors le réel besoin, à travers l’engouement des jeunes autour du concept. Par exemple, la première Edition qui a été en même temps notre Edition test a été un gros échec pour nous dans la mesure où nous avions à peine 10 personnes dans une salle de 150 places.
Alors passer de 10 personnes à 180 personnes en présentiel et 205 inscrits pour l’Edition 2 nous pensons réellement que le besoin est découvert et seulement ce gap nous permet de mesurer l’impact du concept auprès de la cible.
D’où t’es venu l’idée du Job Talk ? Quels sont vos objectifs ?
Comme je l’ai dit pendant ma présentation, j’ai eu la chance d’intégrer les PMEs et les multinationales installées dans notre pays. Dans un contexte de recrutement, j’ai fait de multiples constats qui vont de la manière du candidat à faire sa recherche de l’emploi, en passant par l’attitude qu’ils ont dans un processus de recrutement.
Soit on rencontrait des candidats au CV super attrayant mais qui ne savaient comment s’exprimer et se mettre en valeur, soit on trouvait des candidats qui, avaient un CV assez tordu et par-dessus qui n’avaient même pas une vision claire de leur futur.
Mais ce qui m’a le plus marqué c’est le fait que la jeunesse soit suffisamment désespérée au point de se positionner comme des mendiants de l’emploi.
Au vu de tout cela, mais aussi avec de multiples discussions avec des responsables d’entreprise, je me dis et si je mettais en place un évènement qui serait pas une conférence ou séminaire comme on en connait mais une sorte de coaching libre.
Sous un thème diffèrent à chaque fois, un DRH ou consultant RH donnera des tips aux jeunes diplômés et autres. Le Jobtalk voyait le jour quelques mois plus tard.
Au bout de deux éditions, ton équipe et toi avez réussi à passer en Trend Topic sur Twitter. Est-ce important pour vous d’être présent à ce point sur les réseaux sociaux ?
Aujourd’hui, les réseaux sociaux deviennent incontournables dans la communication, je dirais même dans le quotidien de tout le monde. Nous avons pensé que compte tenu de cette montée en puissance de ce media et surtout avec l’engouement des jeunes face à cette nouvelle manière de communiquer, il serait à notre avantage d’y véhiculer notre message, d’y faire notre media de communication principale.
De plus, étant donné que nous sommes dans une optique de croissance, c’est un moyen pour nous de nous ouvrir au reste de la sous-région et pourquoi pas de l’Afrique.
Apres l’Edition 2 nous avons eu des retours du Sénégal, de Côte d’Ivoire, des félicitations parce qu’ils trouvaient que le problème que nous essayons de résoudre était également celui de leurs pays. Ceci nous conforte dans ce choix des réseaux sociaux comme canal principal.
Ceci peut-il expliquer le choix du thème : Emploi et réseaux sociaux : Quel pari pour le candidat pour cette 3eme édition ?
Bien évidemment. Cependant ce n’est pas uniquement cela. Nous sommes dans une optique de mettre à nu un grand nombre d’actions et d’attitudes qui torpillent la quête de l’emploi de plus d’un. Et avec ce nouveau mode de communication, les procédés traditionnels ont changé, les enjeux également changent.
Lors de la première Edition, nous avons parlé de connaissance de soi, de profil personnel et professionnel. La deuxième Edition, nous nous sommes appesantis sur le bilan de compétences et la connaissance de son marché.
Pour cette troisième Edition nous pensons qu’il est tout à fait légitime de parler de la part des réseaux sociaux dans la quête de l’emploi. D’autant plus que les standards traditionnels sont de plus en plus dépassés.
Contrairement à la plupart des colloques, séminaires, conférences sur l’emploi qu’on connait et qui mettent un accent particulier sur comment construire un CV ou les clés d’un entretien d’embauche réussi, nous pensons que le candidat doit avoir plus. Nous nous attelons à fournir des éléments qui sont très utiles pour la quête de l’emploi mais également utile pour les autres aspects de la vie.
Qu’espères-tu provoquer avec un sujet si proche des jeunes ?
Ce que j’espère provoquer ? (rires) pardonnez que je parle toujours en termes de ‘nous’. Nous espérons beaucoup de choses.
D’abord une prise de conscience sur l’utilisation de cet outil nouveau mais surtout une utilisation qui serve leurs avantages. Je ne parle pas seulement de recherche d’emploi mais de tous les aspects de la vie.
Parlons d’autre chose. Comment s’opère le choix des intervenants lors des Job Talk ? Quels sont les profils qui constituent ce panel d’experts ?
Alors pour le choix des panelistes, les thématiques déjà nous orientent sur le choix des panelistes. Cependant, nous mettons un accent particulier sur l’expérience de ceux-ci.
De manière plus pratique, je me sers le plus souvent de LinkedIn, je contacte ceux donc le parcours me semble en accord avec ce que nous souhaitons véhiculer comme message et en tenant compte également du fait pour nous de pousser les candidats à voir en ceux-ci un modèle.
Quelques jours avant le 1er Job Talk qui s’est tenu le 30 Janvier 2016 au Club Camwater de Bonapriso, l’agence Arch Conseil tweetait : « Les jeunes se plaignent du manque de connaissances des attentes des entreprises » et « Les entreprises se plaignent des profils ne partageant pas la vision ou même les valeurs de l’entreprise ». Quel est ton avis face à ces deux postures ?
Je pense que ces deux postures définissent ce qui est dit sur le terrain. Il y’a un gros manque de communication entre ces deux acteurs dans la problématique de l’emploi.
Les jeunes se plaignent, je dirai à tort et à raison tout simplement parce qu’ils ne fournissent pas les efforts nécessaires pour. A raison parce que je conviens avec eux qu’il y a un réel problème de communication de la part des entreprises.
C’est l’une des raisons pour lesquelles mon agence ARCH étant une agence de conseil en management de ressources humaines a choisi pour cheval de bataille, le marketing RH, qui vise à séduire les futurs collaborateurs sur le marché de l’emploi externe et à fidéliser les compétences de l’entreprise. Ceci passe par un grand nombre politique et de stratégie.
Le Job Talk ne se limite-t-il pas à donner une méthodologie pour affronter les problématiques de l’emploi au Cameroun ? Ne serait-il pas mieux de trouver par exemple des entrées aux jeunes dans les entreprises ?
Pour commencer, dans les objectifs du jobtalk, nous donnons la méthodologie, nous permettons un rapprochement entre les entreprises et les candidats, mais surtout nous négocions des stages avec nos partenaires afin de donner une chance aux jeunes.
La première Edition, une de nos panelistes qui à ce moment avait des ouvertures sur un projet évènementiel a proposé 05 places en stage. L’Edition 2, deux de nos partenaires ont pris 25 étudiants et chercheurs d’emploi.
Nous souhaitons bien évidemment que les entreprises soient plus ouvertes et nous permettent de mener à bien ce projet.
Selon toi, qu’est-ce qu’une plateforme comme le Job Talk changera pour les candidats à l’emploi ?
Nous avons la conviction que cette plateforme ne fera pas juste de bons chercheurs d’emploi mais des personnes accomplies en ce sens qu’ils auront une vision plus claire de leur ambition. Ils seront des personnes meilleures.
Merci Marco pour cet échange. Un dernier mot pour les lecteurs …
‘’ Ce n’est pas ton aptitude, mais ton attitude qui détermine ton altitude‘’. Une citation que j’affectionne beaucoup.