Lady Ponce n’arrête plus de demander justice pour le journaliste camerounais assassiné par des individus non encore identifiés. Depuis que la découverte macabre du corps sans vie de Martinez Zogo torturé et mutilé a été faite, elle s’est déjà indignée plus d’une fois. Rebelote.
"Ferme ta bouche ! Fais ce que tu sais faire"
Le mot préféré des camerounais : "non ma sœur ne dit rien, fais seulement ce que tu sais faire. Fais la musique et ferme la bouche. Laisse la politique aux politiciens". Seigneur, ils ont mis dans nos têtes que le fait de s'indigner équivaut traduit, voire trahit, ton appartenance à un camp.
Réclamer pour que les choses changent c'est un péché dans mon pays. Alors oui je choisis mon camp. Mon champ c'est le peuple, le ghetto. Ce ghetto d'où je viens, ce ghetto qui m'a tout appris et tout donné. Je viens du même ghetto que mon public. C'est le ghetto qui m'a hissé au sommet avant que les "bohboh" ne commencent à m'inviter.
Est-ce parce que ces bohboh m'invitent aujourd'hui que je dois me taire lorsqu'on tue ceux qui viennent de mon ghetto ? Si on vous tue tous, qui viendra encore à mes spectacles ? Ce peuple qu'on tue et on me demande de regarder sans mot dire, c'est ce peuple qui a fait de moi ce que je suis, c'est lui m'a tout donné. C'est ce peuple qu'on tue qui sacrifie ses miettes qu'il gagne à la sueur de son front qui vient à mes spectacles.
Mes chers fans, les maux et l'injustice qui minent mon pays n'ont pas d'ethnie ni de tribu. Chaque camerounais est concerné. Toutes les tribus souffrent. La division et le tribalisme ne nous aideront pas à avancer. Nous devons tous défendre notre sort avec la dernière énergie qui nous reste et penser le Cameroun qu'on veut laisser à nos enfants.
Martinez Zogo, Seigneur pourquoi ? Mon frère et très cher ami. Mon beau-fils comme je t'appelais, ta mort ma réveillée, oui je dormais et ta mort m’a ouvert les yeux, mon âme et mon être sont tourmentés.
Ta mort devait nous rassembler, oui ta mort devait permettre à chaque Camerounais de se poser les bonnes questions. Ta mort doit réveiller chaque camerounais de son sommeil profond dans lequel on nous a plongés depuis des années, pour qu'on se pose tous les bonnes questions sur les maux qui minent notre pays.
Un pays où le Smig est de 35 000 francs mais le litre d'huile est à 1 750 francs et le peuple ne parle pas. Il a peur de revendiquer son droit parce que même protester contre la vie chère nous est interdit dans mon pays.
On coupe le courant quand on veut. Nos appareils se grillent sous nos yeux sans que personne ne lève son petit doigt. Un pays où on nous tue sous le regard d'un peuple défaitiste. Ils pensent que c'est pour les francophones et pour les anglophones, d'où viennent ses appellations ?
Je ne fermerai pas la bouche et les yeux devant ces horreurs et injustices dans mon pays. Quand je vois la mort atroce qu'a subie Martinez d'une part et l'indifférence du peuple camerounais d'autre part, j'ai encore mal plus mal.
Où sont passés ceux qui nous insultent à longueur de journée ? C'est le moment d'exprimer votre colère et votre indignation face à l'horreur et l'inacceptable qui se normalisent dans notre pays. Pensez-vous que ceci est prêt à s'arrêter ? Indignons-nous !