La musique Camerounaise au service du développement

Quelques Labels Camerounais Quelques Labels camerounais

Wed, 22 Jun 2016 Source: voilamoi.over-blog.com

Aujourd’hui, il est difficile de donner le chiffre d’affaire exact de la musique au Cameroun. Cela faute de régularité et de mise en place d’un système industriel bien circonscrit de ce domaine.

Pourtant les arts ou du moins la musique ne sont pas que ce semblant de divertissement auquel nous les réduisons très souvent. Autant que dans tout domaine, on peut parler de professionnalisme dans la musique et c’est d’ailleurs pour certains un métier.

Ce qui revient dont à la considérer comme une entreprise productrice des services et biens culturels. La production d’une musique fait donc ainsi intervenir plus acteurs et plusieurs domaines.

Vers une professionnalisation

L’époque actuelle a imposée des tendances dominantes telles que le Rap et l’Afropop au Cameroun. Autour de leurs productions, une labellisation et un processus de placement de produit qui renverse quelque peu l’ancien système dans lequel les musiques produites étaient largement dominée par le Makossa.

Avec l’avènement d’internet l’intégration de ses services dans la chaine de promotion et de visibilité, la production musicale a aujourd’hui un nouveau paramétrage, plus libéral et surtout plus économique.

Il y’a encore 07 ans, le Beatmaking n’avait pas la même considération qu’aujourd’hui.

La numérisation de la fabrique musicale s’est développée localement attisant la curiosité de nombreux jeunes qui y ont mis de leur génie.

Aussi vrai que c’est une école d’autodidactes et d’autoproclamés que le public finit par valider à un moment donné. L’avantage du beat making sur le live est celui du coût car il est bien moins cher de monter une musique par le logiciel Fruity loop que de la jouer en live (Transport et rémunération des musiciens).

Quant au mixage et mastering des sons, une grande évolution est plausible de nos jours, l’ingéniosité studio est indiscutable car à la différence des années antécédentes, au Cameroun, des morceaux de très bonne qualité s’exportent des studios.

Toutefois, la production musicale ne se résume pas qu’à avoir un morceau. Il est nécessaire d’aménager, une bonne promotion du produit destiné à la consommation et surtout d’en tirer avantage.

La musique comme entreprise : La labellisation

Le mot « Label » est une expression bien vulgaire de nos jours vu qu’il en existe un nombre considérable au Cameroun, mais aussi de nombreux groupes qui utilisent cette expression par abus.

Un label musical est en effet de façon simple une entreprise chargée de la gestion d’une production musicale. Ce processus se segmente en plusieurs étapes parmi lesquelles les taches sont réparties entre les membres du label (Artistes- Beat maker- Ingénieur de son- Booking Manager- Public relationship manager – Distribution –Dj- Chargé de com- Editeur – juriste – Social média manager – Conseiller en images – Infographe designer et bien d’autres).

Le label est donc censé être une entreprise à part entière avec un statut social et un numéro de contribuable, productrice de biens et de services

Si aujourd’hui la majorité des artistes s’autofinancent ou trouvent des producteurs et sponsors, il est remarquable que de nombreux facteurs entravent un fonctionnement limpide de l’industrie.

De plus, c’est un domaine de l’auto formation par l’expérience, car dans notre pays il n’y a pas d’école en management ou communication dédiée à la musique. Heureusement, grace à la digitalisation du savoir, les jeunes ont accès à l’e-leaning et aux open sources.

La réussite de la « Mboa urban music » serait pourtant bénéfique pour le pays

1985, la chanson « liberté » d’Anne Marie Nzié fut un élément catalyseur dans la consolidation de l’unité au Cameroun. Je vais parler de quelques points qui peuvent non seulement permettre à la musique de se développer, mais aussi de contribuer au développement du Cameroun.

L’amélioration de l’image et du référencement du pays

Tapez Cameroun sur Google, vous verrez que la majorité des résultats sont peu honorables. Les clips vidéo sont en effet une opportunité pour valoriser le potentiel culturel de notre pays et surtout attiser la curiosité des visiteurs, ce qui serait un atout essentiel pour le Ministère du tourisme, qui gagnera à ouvrir une caisse de financement pour les clips.

N’êtes-vous pas fiers quand le monde entier voit un clip Camerounais tourné sur une plage, dans un hôtel ou une réserve locale ?

Souvenez du retour de Stanley des MTV Africa Music Awards lorsqu’il fut reçu par l’ancienne Ministre des arts et de la culture qui voulait que son trophée soit exposé au musée national.

La distinction récente accordée à Richard Bona et Ben décca en tant que chevaliers et officier de l’ordre et de la valeur à cause de leur contribution à l’image positive du Cameroun à l’extérieur. Oui ! La musique valorise le patrimoine et peut contribuer à une capitalisation par l’économie de l’image

L’éducation et le leadership< /b>

Au Nigeria, le Cinéma a été classé comme secteur productif car contribuant à l’alphabétisation grâce au sous-titrage qui se retrouve souvent dans les films. En ce qui concerne la musique, n’oublions pas que un Artiste est un leader, une référence, une icône que les gens notamment les jeunes qui le suivent à la lettre.

Il serait important que l’artiste ne soit pas un bourreau, mais plutôt un exemple porteur d’un message positif. C’est pourquoi je soulève toujours le problème d’éthique.

Il est facile de rendre une mœurs négative en tendance par la musique, tout comme le contraire peut se faire. L’image de la musique camerounaise aujourd’hui ne contribue qu’à l’aboutissement.

Toutefois, je pense que les moyens devraient être mis en en œuvre pour faire participer les artistes aux œuvres citoyennes afin destiné à éduquer les populations.

La réduction du taux de chômage au profit de l’emploi

Comme je l’ai dit plus haut, autour de la production musicale, il y’a tout un arsenal de métiers et de compétences.

Dans un contexte où la professionnalisation est effective, la musique pourrait permettre l’emploi de centaines de milliers de jeunes au Cameroun.

Prenons les cas simples plausibles aujourd’hui, des labels comme XM, New bell Music,Motherland ou Big dreams, sont des entreprises employant en moyenne 05 jeunes camerounais et offrant des marchés à d’autres tels que Vidéographes, infographes…

Lorsque la promotion d’un artiste est payée dans une TV, Cela nourrit forcement des employés.

Grace à la musique urbaine depuis 05 ans des structures comme les web zines, les blogs et autres portails web sont devenus des médias traitant des contenus liés à l’activité musicale et favorisant une économie numérique.

Le nombre de revenus sur les téléchargements d’album au Nigeria en 2015 a été de 150 millions de dollars et cela n’est qu’un axe parmi tant de canaux de monetisation. Toute entreprise répond forcement à un besoin, et pour faire marcher une entreprise il faut un personnel.

Imaginez des applications développées pour pallier aux besoins et problèmes de distribution d’œuvres locales tel que c’est le cas aujourd’hui avec des plateformes comme VRJ music.

Imaginez des agences conseils, de web management, desprofessionnels en beat making, maquillage, Technicien de son,consultant en droit de la musique, analyste, story teller…

La consolidation des relations internationales

Lorsqu’il y’a collaboration entre deux artistes de deux pays différents, cela peut sembler comme rien, mais il en ressort tout d’abord un échange promotionnel entre chacun d’eux dans le pays de l’autre.

Ensuite, il est clairequ’il y’a naissance d’une cohésion inter sociale car les fans de l’autre acceptent ceux de l’autre et là, naissent des échanges succincts.

Toutefois dans l’optique des macro projets, cette approche permet de faire grandir le business local et les partenariats entre les promoteurs de tout type, des propriétaires de maison de disques aux hommes politiques et hommes d’affaires.

La promotion de la culture locale

Prenons pour exemples, la langue et le vestimentaire, Il y’a quelques jours, Larousse a annoncé que le mot « Yoyettes » entrera dans le dictionnaire en 2017. Ce mot a été vulgarisé dans les années 2000 par le groupe de Rap Camerounais « Negrissim ».

Franko avec son titre « Coller la petite »a exporté le Camfranglais vers de larges horizons et il y’en a forcément qui chercheront la signification des mots tels que « Ndjoka,Tchoronko,Madjandja, wanda… ». Il fut de même en 2013 avec « Hein père », en 2010 avec « Je ne donne pas le lait » ect…

Quant au vestimentaire, il est claire que chaque peuple a besoin d’une image identitaire propre à lui. Rappelez par exemple, du clip Mascara de Frabregas par lequel le Dashiki a été vulgarisé aux yeux du monde, le Clip Ferrari de Yemi Alade qui met en valeur la culture Zulu. C’est ce canevas que Numerica a prôné dans son clip « La magie » où on le voit avec ses danseuses en tenue bamiléké.

La contribution à l’épanouissement et à l’économie / Les concerts et Festivals

La musique adoucit les mœurs comme on le dit très souvent, aussi vrai qu’elle appartient au vécu quotidien de tous, elle est un refuge pour beaucoup. Outre cela, il faut dire que les évènements musicaux sont un moment d’épanouissement.

Notons aussi que le spectacle est un secteur d’activité très porteur par lequel tout un entrepreneuriat est possible.

Une demande forte en spectacle favoriserait la construction de salles, la fabrication locale des matériels de sons tels Baffles, micro, podium, et autres accessoires. Ce qui mettra sur pieds forcément un dispositif d’usine autonomisé par lequel nombreux pourront se faire des bénéfices.

Les festivals quant à eux (Dignes du nom) permettent l’inter échange et la monétisation ponctuelle, ils permettent concentrer les regards de nombreux investisseurs sur divers pôles viables.

Les marchés B to B et B to C

En effet le marché de la musique est grand et forcement si le chiffre d’affaires augmente, sa taxe et ses recettes augmentent forcement. Chose bénéfiques pour l’Etat. Les deals e font avec plusieurs catégories selon le service requis.

Autant avec les entreprises pour des placements ou des CDD, les promoteurs événementiels (Les retombés d’un concert sont énormes en terme de marketing et de post-exploitation de contenus) ou autres acteurs. Le marché des royalties n'est non plus écarté que ce soit avec des radios et TV et d'autres médias de diffusion.

Il est donc indéniable que la musique est un secteur fructueux. Bien que les investissements et l’attention qui lui sont accordées ne sont encore dignes de son potentiel.

Ecole de formation, structures de soutienet autres infrastructures sont en manque dans notre nation. Ce pan pouvant absorber le chômage d’un pourcentage considérable dans les 10 prochaines années.

Le développement de la musique se présente ainsi une dynamique circulaire se frottant à plusieurs domaines corolaires et demande forcément la participation des acteurs desdits domaines.

Dans la loi des finances pour l’exercice de l’année 2016. Le Budget Alloué au Ministère de la culture est de 04 milliards de FCFA. Dans la répartition, 336 millions sont dédiés à la sauvegarde et la rentabilisation du patrimoine culturel et artistique.

870 millions sont pour le renforcement et la contribution des biens et services culturels dans le développement économique. 2 milliards 800 millions sont pour l’amélioration et la coordination des services et la bonne mise en œuvre des programmes.

Aussi vrai la musique est loin d’être le seul secteur des arts et de la culture.

Il est indéniable que parmi ces secteurs, elle ne bénéficie pas des avantages liés à ces budgets qui pourtant sont orientés dans le sillage du développement économique.

L’attention devrait être portée de façon plus accentuée sur le domaine musical compte tenu de tous ces enjeux.

Source: voilamoi.over-blog.com