« La musique camerounaise ne saurait évoluer hors de la norme », a déclaré le saxophoniste de renommée mondiale Manu, également président d’honneur de la Société nationale de l’art musical du Cameroun (SONACAM).
Invité mardi de la Radiotélévision publique (CRTV), le célèbre artiste n’est pas passé par quatre chemins pour critiquer la situation du droit d’auteur dans son pays d’origine.
« Il y a tellement de choses illégitimes », explique-t-il, faute de connaissance puisque «tout part des droits d’auteurs, et donc des musiciens. Et les ¾ des personnes qui parlent ce sont des chanteurs. Ici, quand on parle de musique, combien de gens lisent réellement la musique?» s’est-il interrogé.
En tout état cause, pour le bien de l’artiste a-t-il précisé, il faut qu’il y ait une harmonie entre les musiciens et les chanteurs pour l’intérêt de tous.
Fustigeant « le génie créateur » de certains artistes-musiciens, Manu Dibango estime que «ce qu’on voit, souvent à la télé c’est du n’importe quoi, et ça danse tout le temps. Ce n’est pas tellement une histoire de personnage.
Dans tous les pays, il y a des comités d’éthique, car il faut une espèce de direction. Le Cameroun ne peut pas être en dehors de la norme» a-t-il souligné avec force.
Pendant qu’on parle de la revalorisation des artistes, l’auteur de « Bienvenue au Cameroun » enfonce le clou puisque « la culture ce n’est pas que la musique.
Tout le monde est focalisé sur la musique –et d’ailleurs une partie- alors qu’il y a la peinture, l’architecture, la sculpture, le théâtre, la danse…».
Pour faire la part des choses, a-t-il poursuivi, le suivi du gouvernement apparaît comme une nécessité absolue,
Selon lui, il faut des rendez-vous fixes pour donner des résultats, à l’instar de la répartition spéciale des droits d’auteurs prévue dans les prochains jours.
« Il faut que tout le monde accepte de jouer le jeu et que ce ne soit pas toujours les mêmes qui tournent. Les gens qui tournent doivent avoir une certaine crédibilité. C’est très facile chez nous comme il n’y a pas de diplôme pour faire la musique, n’importe qui se lève et parle parce que ça marche. Mais ce n’est pas parce que ça marche que c’est bien», a-t-il conclu.