Valsero, artiste camerounais
Le nouveau single du Général Valsero, «Motion de soutien», suscite de l’intérêt auprès des Camerounais. Posté sur YouTube le 10 mai 2016, le vidéogramme a déjà été regardé environ 77 300 fois.
Les paroles de la chanson très critique à l’endroit de Paul Biya et de sa gouvernance (« 33 ans de dictature 33 ans de corruption 33 ans de népotisme 33 ans de destruction…), divisent l’opinion. Le Jour a recueilli les avis de certains.
Édith Kah Walla du CPP approuve totalement: « Valsero fait le bilan de toute une génération. Il est dans son rôle d’artiste engagé et fait à travers la chanson, une analyse qui est celle des millions des jeunes de notre pays. Le challenge qui reste pour cet artiste et tous les jeunes qui s’identifient à ses chansons est de poser des actes, non violents et déterminés, qui obligent l’écoute de leur message.
Pour l’instant, le CPP recommande aux Camerounais de s’habiller en noir chaque vendredi pour exiger au Gouvernement en place de fournir les services de base comme l’eau, l’électricité à toutes les populations. Notre objectif est de construire un Cameroun leader et responsable, un pays où tous les citoyens peuvent vivre aisément», affirme la candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2011.
Même son de chez Denis Émilien Atangana, un jeune leader d’opinion ouvertement opposé à un nouveau mandat de Paul Biya à la tête du Cameroun. «Valsero a pris le soin de regrouper dans une chanson ce que certains Camerounais pensent. Cet artiste engagé veut montrer que le régime en place a tout confisqué et que surtout les jeunes n’ont aucun avenir.
Cette chanson trouve du succès parce qu’elle est disponible dans tous les réseaux sociaux et les Camerounais ont la possibilité de suivre le message que l’artiste veut passer. Je pense comme Valsero qu’après 33 ans passés au pouvoir, il faut penser à prendre sa retraite», déclare-t-il.
Certains sont par contre choqués par la violence des paroles de l’auteur de «Lettre au Président».
Pour eux, Valsero pousse le bouchon assez loin. Le cas de Simon Pierre Atangana Nsoe, leader de la formation politique Grand Cameroun: «La chanson de Valsero doit être prise comme un autre son de cloche, comme un appel du peuple à un Cameroun nouveau plus juste, plus prospère, plus généreux et plus démocratique.
Valsero est sans aucun doute excessif quand il parle de dictature. Le Cameroun est loin d’être une dictature, mais je pense que, la grande erreur du Président Paul Biya, ce sont ces 33 ans au pouvoir, 33 ans de défilé d’indigents remplis de famine et de soif, 33 ans de motion de soutien répugnante, 33 ans d’interdiction de manifestation. 33 ans, c’est trop. On a besoin de se reposer.
J’ai découvert cette chanson de Valsero, sur le net. Mais elle ne rentre pas dans les styles de musique que j’affectionne particulièrement. Certaines paroles sont discourtoises, mais elles ne me choquent pas vraiment. Il dit ce que nous connaissons tous et ce que nous vivons au quotidien dans notre pays», pense-t-il.
