C’est à la faveur de l’exposition photos « Ditsuma » du photographe Blaise Djilo en cours à l’institut français de Yaoundé.
Photographe indépendant, Blaise Djilo a commencé son expérience photographique en argentique il y a de cela 17 ans, et s’est récemment converti au numérique.
Photographe indépendant basé à Garoua, ce passionné du Nord Cameroun arpente les villes, les villages du grand nord depuis plus de 09 ans, s’intéressant à son environnement et à ses faits sociaux et culturels qu’il fixe régulièrement avec son appareil photo.
« En fait j’ai toujours aimé la photographie que je pratique depuis très longtemps. C’est pour moi un solide vecteur d’information et un puissant outil d’aide au changement. A la faveur de mon arrivée dans le septentrion j’ai intensifié cette activité pour valoriser les trésors de cette belle partie du pays qui regorge de pleins de trésors et d’énormes subtilités qu’il est important de connaitre pour apprécier cette région à sa juste mesure », confie-t-il pour expliquer cette passion qu’il voue à la photographie d’art et cette place de choix qu’occupe le Grand Nord Cameroun dans son travail.
Avec à son actif 08 expositions réalisées à ce jour dans les Alliances et Institut Français au Cameroun, Blaise Djilo est à nouveau sous le feu des projecteurs depuis octobre dernier grâce sa dernière exposition en date « Ditsuma ».
Cette exposition photographique qui ne cesse de drainée du beau monde depuis son installation, est perçu par les visiteurs comme «un credo en faveur de la préservation de la culture et de l’identité Mafa, dans la perspective de la reconquête des valeurs culturelles déliquescentes de l’Afrique. » En effet, à l’heure de la mondialisation, la conservation et la valorisation du riche patrimoine culturel Africain est un enjeu majeur.
Et pour relever ce défi, l’ADEMAT (Association pour le Développement du Mayo Tsanaga) a organisé en mars 2016 un festival au cours duquel plusieurs danses rituelles ont été présentées au public. C’est durant cette fête annuelle, où le peuple Mafa a été invité à se réapproprier son patrimoine tout en contribuant au développement économique et social du Mayo Tsanaga, que le photographe Blaise Djilo s’est attelé à immortalisé à travers l’objectif de son appareil photo quelques danses rituelles des populations du Mayo Tsanaga.
DITSUMA, entendez tradition ou culture en langue Mafa, est le résultat de ce travail titanesque qui aura nécessité près de six mois de préparation. Il présente quelques danses rituelles à l’exemple du Maray et le Zovod.
En effet, durant la saison morte (saison sèche) les peuples du Mayo Tsanaga organisent des danses rituelles pour honorer leurs ancêtres ou pour célébrer les récoltes. La danse au clair de lune (Zovod) est une danse initiatique réservée aux jeunes passant à l’âge adulte. A cette occasion chaque participant porte un accoutrement qui l’identifie et le valorise professionnellement ou socialement.
Le danseur ou la danseuse exécute des gestes de séduction pour trouver une âme sœur. Le Maraye quant à lui est un rituel qui se célèbre tous les deux ou trois ans chez les Mafa, et en période de saison sèche.
Il consiste à abattre un taureau qui a été préalablement engraissé dans une case sombre pendant deux à trois ans pour l’offrir aux divinités. La viande sera ensuite partagée entre les membres de la communauté. Cette cérémonie est présidée par des prêtes qui intercèdent auprès des ancêtres pour la communauté.
Très sollicité, Blaise Djilo a également exécuté quelques commandes pour des associations et entreprises locales et internationales. Un signe de reconnaissance pour ce passionné qui confie travailler en ce moment sur de nombreux chantiers et pense pouvoir faire de nouvelles propositions au public en 2017.
Pour rappel, le Mayo Tsanaga est un des six départements de l’Extrême Nord Cameroun. Il est situé entre le Nigéria (le long de la frontière de l’Adamawa State), les départements du Diamaé, du Mayo Louti et du Mayo Sava.
Il est densément peuplé (574.864 habitants) et compte 13 groupes ethniques (Mafa, Moufou, Mofouele, Hide, Kapsiki, Mineo, Zoulgo, Bana, Kola, Guiziga, Baytsawara, Roua, Fulbe). Sa population est rurale et vit essentiellement de l’agriculture et au rythme de ses saisons.
PRINCIPALES EXPOSITIONS DE BLAISE DJILO
Décembre 2012 – Expo « Couleurs » Alliance franco Camerounaise de Garoua
Novembre 2013 – Expo « Les enfants du septentrion » Alliance française de Garoua
Janvier 2014 – Expo « La Bénoué » Alliance Franco Camerounaise
Avril 2014 – Expo « Les enfants du septentrion » Annexe Alliance française de N’Gaoundéré
Mars 2014 – Expo « Coquetteries de femmes » Alliance française de Garoua
Juillet – Août 2014 – Expo « Le Nord Cameroun » Institut Français de Yaoundé
Janvier Février 2015 – Expo « Femmes du septentrion » Alliance française de Garoua
Juillet – 27 septembre 2015 – Expo « Le Nord Cameroun » Institut Français de Douala