Cette spécificité des populations Guiseye à l’Extrême-Nord marquant la fin des récoltes, revient en force depuis deux ans.
Véritable carnaval de renommée internationale, le « Noulda », danse spécifique aux populations Guiseye, retrouvé dans le Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord, se déroule en principe tous les ans en février.
Cette danse rituelle vient surtout mettre fin à la campagne agricole passée. C’est une manifestation où les hommes sont travestis et masqués. Un événement qui attire énormément de visiteurs.
Le dimanche 18 février, Maliki Oumara, le préfet du Mayo-Danay, accompagné de plusieurs sous-préfets, a rejoint au lieu de la cérémonie le ministre de la Jeunesse et de l’Education civique, Mounouna Foutsou. Plusieurs chefs de cantons tchadiens et camerounais ont assisté aux festivités. Le carnaval se déroule dans un lieu sacré situé à quelques encablures du lac de Guéré, sous l’œil vigilant du chef de terre appelé ici « Momo », intronisé en août 2016.
S’il y a des responsabilités coutumières difficiles à exercer, c’est sans doute celles de cette chefferie située au village de Nahaïdé. Une fois intronisé, ce chef est considéré comme décédé et ses funérailles sont célébrées normalement selon la coutume. Il abandonne tout ce qu’il a. Le « Momo », comme on le dénomme, part mener seul une vie austère au lieu sacré, isolé de la civilisation.
Sa désignation qui obéit à un clan régnant fait souvent l’objet d’une bagarre acharnée. Conséquence, la vacance peut durer plusieurs années jusqu’au jour où les populations décident d’introniser de force un nouveau chef. Sans ce patriarche, le carnaval n’existe pas.
C’est pourquoi l’élite a entrepris une opération de « visibilité » à travers son comité de développement depuis 2016. Un pas a été franchi cette année dans cette direction avec une tribune improvisée au lieu du carnaval.