Le réalisateur nigérian Newton Aduaka présente sous un angle plus aigu ces jeunes innocents transformés en criminels de guerre.
Avec « Ezra » comme film d’ouverture, les organisateurs des Ecrans Noirs sont bien engagés dans leur séquence flash-back, à l’occasion de la 20e édition. Car « Ezra » du réalisateur nigérian Newton Aduaka, est le premier film à remporter l’Ecran d’or, quand, lors de la 12e édition, la compétition devient une étape cruciale du festival. Ce film sorti en 2007 est une immersion au sein d’une troupe d’enfants soldats. Alors que la guerre civile ravage la Sierra Leone de l’intérieur, des factions rebelles enrôlent les jeunes de force et les transforment en véritables machines à tuer. Elèves la minute d’avant, ils sont désormais des soldats préparés à commettre les actes les plus abominables. Ezra, personnage principal, joué par Mamoudou Turay Kamara est une de ces victimes de guerre tournées en assassins sans scrupules.
En 1992, sa vie bascule quand des rebelles débarquent dans son école. Enlevé avec d’autres alors qu’il n’est qu’un gamin, il grandit, arme à la main. Dans une brousse, il apprend l’art de la guerre, sa cruauté, mais paradoxe, il découvre l’amitié avec Moïse, un de ses compagnons d’infortune, et l’amour avec Mariam, une autre enfant soldat. Cette idylle impromptue suffira-t-elle à attendrir ce cœur endurci par des années de combat ? Devant une commission « Vérité et réconciliation », il est contraint à ressasser des souvenirs horribles de cette période sombre de sa jeune vie. Le but recherché : des aveux, la repentance, le pardon. Comment obtenir l’absolution quand la moitié des actes commis l’ont été sous influence de drogue et d’alcool ? Le réalisateur nigérian Newton Aduaka pose l’importance de l’assistance psychologique et de l’écoute pour les enfants soldats reconvertis. Ce film touchant porté par des acteurs comme Emil Abossolo-Mbo en chef rebelle impitoyable et Richard Gant en juge conciliant, a donné le ton des Ecrans Noirs 2016.
Bande-annonce du film: