Le 2 septembre 1908, Duala Manga Bell accède au trône royal de la dynastie des Bell
Kadji Beer fut un visionnaire ! Savait-il que son slogan deviendrait une expression phare et représentative des divers du 237 ? Un casier pour lui ! Ddl
En effet, il aura fallu du temps… depuis la mort en 1914 de l’un des héros de l’histoire du Ndolèland, Rudolf Duala Manga Bell. Ce leader ndoléais et Roi de la dynastie Bell (autochtones de Douala à l’époque) se sera ardemment battu contre l’occupation allemande au Cameroun entre 1910 et 1914 pour être finalement killed par pendaison le 08 août 1914 par les féroces colons allemands.
Cette histoire, qui est nôtre et témoignage des luttes menées par nombre de nos aïeux a été longtemps revendiquée par l’opinion publique et même par certains membres du corps éducatif camerounais, très souvent sous couvert de l’anonymat. Nos cris sont restés longtemps sourds, jusqu’à semble-t-il cette nouvelle rentrée à venir (septembre 2017). En effet, selon un Communiqué du Ministère des Enseignements secondaires, signé le 22 août 2017, Rudolph Duala Manga Bell sera enfin honoré dans notre programme scolaire. Son histoire sera obligatoirement enseignée aux élèves des classes de Terminales. Nous ignorons les motivations de ce revirement de situation, mais nous réjouissons de cette aubaine pour nos jeunes. Une nouvelle qui vient raviver nos espoirs qu’un jour les choses pourraient bien change… dans le bon sens.
Un petit rappel de l’histoire de cet héros 237
« Héritier du clan royal des Bell, né en 1873 à Cameroontown (aujourd’hui Douala), Rudolf Duala Manga Bell a effectué la première partie de sa scolarité au Cameroun et la seconde partie de sa scolarité (lycée et université de droit) en Allemagne.
Le 12 juillet 1884, une partie des chefs des différentes tribus de Douala signent un traité de protectorat « Germano-Douala » qui place la ville sous la protection de l’Allemagne. Cameroontown est alors renommé Kamerunstadt.
En 1896, Rudolf est retourné vivre au Cameroun, s’est marié avec une Anglo-Camerounaise, Engombe Dayas, et est devenu fonctionnaire.
Le 2 septembre 1908, Duala Manga Bell accède au trône royal de la dynastie des Bell (fondée en 1792) suite à la mort de son père.
Deux ans après, un gouverneur allemand au Cameroun, Théodore Seitz souhaite faire de Douala (renommée ainsi en 1907), une ville exclusivement réservée aux Allemands et y construire l’un des plus grands ports d’Afrique. Pour l’exécution de son projet, il planifie de confisquer les terres des autochtones et de les en exclure.
Le roi désapprouve immédiatement ce projet en répliquant aux Allemands que le pacte de 1884 n’autorise pas l’expropriation des autochtones de leur lieu d’habitation. Un long bras de fer va alors commencer….
À partir de 1910, le chef de tribu va lutter avec les moyens dont il dispose selon la loi (pétitions, envoi d’émissaires en Allemagne, en France, en Angleterre,…) contre la mise en place du projet.
Toutefois, en 1913, le programme d’urbanisation devient réalité.
Constatant que les occupants se moquent de la loi et chassent les natifs, l’héritier s’allie avec les chefs d’autres villes du Cameroun pour contrer les plans des autorités coloniales.
Au courant de la mutinerie, les Allemands arrêtent le leader résistant le 10 mai 1914, l’accusant d’haute trahison, puis l’exécutent par pendaison le 8 août 1914 à Douala. »
