L'artiste slameur Phatal Ebode et intervenant permanent à Sans Rancunes sur Vox Africa, se veut un citoyen modèle pour son pays le Cameroun.
Suite aux constats personnels qui ne cessent de titiller ses méninges, il a décidé de faire savoir SA pensée à travers une correspondance qu’il adresse spécialement au Ministère des arts et de la culture, mais aussi à la société civile. Nous vous en livrons la mouture…
« Yaoundé le, 14 /10/2016
Objet :
Lettre conjointe ouverte à S.E M. le ministre des arts et de la culture et aux acteurs de la société civile
S.E M. le ministre des arts et de la culture, acteurs de la société civile,
Je suis un artiste camerounais âgé de 32 ans, je fais de la de musique depuis 18 ans, et je suis professionnel depuis 4 ans, c’est—à-dire depuis que je suis régulièrement inscrit dans une société collective de gestion des droits d’auteur à la défunte SOCAM, et j’ai le statut d’artiste depuis moins de deux ans, c’est-à-dire depuis que je suis régulièrement inscrit dans le fichier de la délégation du centre du ministre de la culture.
Il se trouve qu’à mon humble observation aucune société civile de gestion des droits d’auteur au Cameroun n’a jamais inclue dans sa gestion un Système informatique et n’a jamais été bancarisée dans le cadre de ses repartions des droits d’auteur et droits voisins Etc.
Pire encore il n’existe plus aucune société civile collective de gestion des droits d’auteur au Cameroun depuis à présent 3 ans. Depuis la fermeture de la SOCAM suite à la non considération du président élu relative à sa nationalité Américaine selon les statuts de la SOCAM et la loi en vigueur du Cameroun.
S.E M. le ministre des arts et de la culture, acteurs de la société civile, il se trouve que je suis un artiste qui n’a que pour activité principale l’art et selon l’organisation relative à la perception et la repartions de mes droits je devrais aisément en vivre.
Mais il n’en est rien depuis trois ans, que dis-je ? Depuis que je suis artiste professionnel, pourtant mes œuvres sont régulièrement exploitées dans les medias quelques questions au passage,
Suis-je un raté au simple fait que j’ai choisi la musique comme métier ?
(Comme la société semble me considérer)
Même n’étant pas régulièrement solliciter pour des spectacles du fait de mes moyens limiter de production et de promotion, ou n’exerçant pas dans un genre musical à la mode, je devrais une fois de plus, vivre aisément de mon art en percevant régulièrement mes droits d’auteur.
Moi, comme tous les artistes de ce pays d’ailleurs.
D’ailleurs, à ce propos puis-je vous rappeler qu’en ce moment aucune société collective de gestion des droits d’auteur n’a d’agrément au Cameroun ?
Comment se fait -il que ce soient les professionnels de l’un des métiers les plus présents et représentatifs d’un pays qui soient les plus négligés ? Puis-je vous rappeler que l’art est un métier au même titre que n’importe lequel dans le monde ?
S.E. M. le ministre, vous êtes vous-mêmes un artiste dans l’âme de ce fait vous savez mieux que quiconque ce que vivent les artistes dans ce pays et du monde entier.
S.E. M. le ministre, je vais de ces faits vous demander en tant que régulateur et garant des arts et de la culture au Cameroun, de trouver des voies et moyens pour pâlir à cet important manque à gagner à l’économie Camerounaise et aux principaux concernés c’est-à-dire les artistes.
Et à vous acteurs de la société civile, vous qui êtes sensés veiller sur les intérêts de vos concitoyens, de faire taire vos égos personnels au profit de l’intérêt commun
Ceci n’est pas un ultimatum encore moins un ordre, mais juste le ras le bol d’un artiste qui trouve que cette situation a assez duré.
Par ailleurs, si une société collective de gestion des droits d’auteur n’est pas mise en place d’ici peu, et qu’un éclaircissement n’est pas fait d’ici là (parce que je sais qu’un comité avait été créé depuis trois ans et qui n’a toujours pas rendu son rapport public) au nom de l’association des artistes pour laquelle je m’exprime à travers cette lettre, nous serons dans l’obligation de passer à une autre étape.
Dans l’attente d’une suite à cette lettre, recevez S.E M. le ministre des arts et de la culture, société civile, mes sincères salutations les plus distinguées.
Cordialement
« L’art est l’âme d’un pays ne le tuons pas »
Phatal Ebode artiste/Slameur