Elle est jeune, aime le maquillage, la mode, et vit à Los Angeles. Et comme les adolescentes de son âge, Brenda Biya, la fille du président camerounais, s’affiche sur les réseaux sociaux.
Dernièrement, c’est sur Snapchat qu’elle a raconté ses mésaventures avec un chauffeur de taxi sur un trajet à 400 dollars [366 euros] qu’elle dit pourtant « faire tout le temps ».
Adepte de la vidéo selfie, la jeune fille a publié son témoignage indigné sur la plateforme snapchat, mais la vidéo a rapidement été publiée sur d’autres réseaux sociaux.
Elle explique qu’un chauffeur a refusé de la prendre sans acompte sur un trajet d’Irvine, où se trouve l’université de Californie, à Beverly Hills. La fille du président Paul Biya, qui n’avait pas d’argent sur elle, prévoyait de le payer à l’arrivée, ce que le chauffeur a refusé.
Si sa vidéo avait pour but de dénoncer le racisme présumé du conducteur (que la jeune fille a signalé à sa hiérarchie), les internautes camerounais s’indignent quand à eux du train de vie de l’étudiante. Certains commentateurs allant jusqu’à se lancer dans des calculs : « Si l’on considère que notre ‘starlette nationale’ a cours à l’université quatre fois par semaine et qu’elle doit faire ce trajet une ou deux fois par jour, l’on peut donc déduire qu’en frais de taxi, la fille du chef de l’État coûte environ 1 à 2 millions de Fcfa chaque semaine au contribuable camerounais, 4 à 8 millions par mois et 48 à 96 millions Fcfa par an [73 000 à 146 000 euros par an]. »
Le Cameroun a beau être l’un des pays les plus corrompus du monde, rien ne permet toutefois d’affirmer que l’argent de poche de l’étudiante est directement prélevé dans l’enveloppe des impôts payés par le contribuable. Pour autant, nombre d’internautes notent l’indécence des propos de Brenda Biya alors que « les Camerounais n’ont même pas de quoi se payer des médicaments ».
D’autres voient un juste retour de bâton dans le fait que la jeune femme a dû rentrer chez elle à pied : « Nous vivons ce genre de situation au Cameroun à chaque déplacement d’un membre de ta famille où les routes sont souvent bloquées des heures et des heures. Les hommes et femmes qui travaillent sont obligés de rentrer chez eux à pied. […] Et personne ne parle par peur des représailles alors prends un bon verre d’eau pour faire passer ton macabo [tubercule consommé au Cameroun] comme nous le faisons tous les jours. »
Un autre commente : « Toi au moins tu peux te plaindre dans un pays où il existe une justice et espérer te faire entendre. Chez toi, au Cameroun, toutes les victimes d’injustice, de corruption, de détournement dans leur propre pays vont se plaindre à qui ?? Et si tu veux vraiment vivre le racisme aux USA va dans les « projects » [quartier défavorisés] de Chicago, Detroit ou Missouri et non Beverly Hills, Californie ! (…) ».
Mais certaines voix s’élèvent aussi pour dénoncer un acharnement injustifié sur la fille du président, expliquant que Brenda n’a pas à porter les problèmes de gouvernance du pays : « Si nous pouvions, nous offririons le même bien être à nos enfants (…) 400$, il y en a qui les paient sans être fils ou fille de président. »