Dans un entretien accordé à une chaîne de télévision française vendredi, le célèbre saxophoniste camerounais a partagé quelques souvenirs de celui qu’il considère comme « l’un des plus grands » de la musique africaine.
Hugh Masekela a marqué tout le monde dans la musique! C’est ce qu’ a déclaré vendredi, sur Tv5 Afrique, Manu Dibango au sujet du trompettiste sud-africain, décédé le 23 janvier, à 78 ans, des suites d’un cancer de la prostate. « C’est toujours difficile d’être instrumentiste en Afrique et d’être devant. Ce sont toujours les chanteurs et les chanteuses qui sont devant. Pourtant, lui il a réussi à faire sa carrière devant », se souvient le saxophoniste camerounais qui a, à plusieurs reprises, partagé la scène avec Hugh Masekela.
Manu Dibango évoque l’ « amitié », le « respect » et la « fraternité » qui le liaient au musicien de jazz, mais aussi son engagement politique en Afrique du Sud, notamment dans la lutte contre l’Apartheid.
« C’est un homme immense. Il n’est pas que musicien. C’est un homme qui était engagé à faire connaître l’histoire de son pays. Il y a d’ailleurs une chanson [Soweto blues] dans laquelle il explique qu’il rêve qu’un jour Nelson Mandela sortirait de prison, qu’il irait à Soweto… Et bien nous, pendant cette histoire-là, on faisait des concerts ici avec des bandeaux « free for Mandela ». Chacun là où il était, lui il était en avant-garde parce qu’étant premier époux de Myriam Makeba, ils avaient été interdits de résider dans leur pays, alors ils se sont exilés aux Etats-Unis. Ils avaient ça sur le dos. En même temps, ce sont des artistes de top niveau. Donc, ils ont fait connaître et ouvrir une fenêtre à la situation de Nelson Mandela et son pays pendant des décennies. Et coup de chapeau, la première ambassadrice de l’Afrique du Sud à Paris était la petite sœur de Hugh Masekela, Barbara. Et je pense beaucoup à elle aujourd’hui« .