Comment un artiste peut-il se faire connaître par le reste du monde, si à deux blocs de sa maison, personne ne peut mimer une de ses chansons ? La visibilité des musiciens camerounais était le principal sujet au cœur d’un échange convivial organisé le 28 février dernier à l’Institut Goethe à Yaoundé.
A la tête de cette initiative, Serge Maboma du groupe Macase, et Krotal, la star du rap kamer. Pour donner le ton de cette conversation, Krotal est revenu sur l’événement « Access Music in Africa Conference » à Dakar au Sénégal, du 17 au 18 novembre 2017.
Le bilan d’un séjour instructif que Krotal a tenu à partager. L’objectif principal de cette discussion est de conduire les artistes camerounais sur la voie du succès, en les rendant beaucoup plus visibles dans leur pays et au-delà. L’une des missions est de s’inscrire dans cette caravane « qui distribue la musique à travers le monde », selon les propos de Serge Maboma.
Un des canaux privilégiés de cette perspective, c’est le programme « Music in Africa », qui œuvre dans divers domaines en vue de la promotion de la musique africaine. L’inscription à la plateforme en ligne : « www.musicinafrica.net » est une des premières étapes à franchir.
« Nous avons organisé cette rencontre pour présenter ce projet, et aussi étudier les voies pouvant nous permettre d’améliorer l’offre camerounaise en matière de musique », a souligné Maboma. La mise en réseau des artistes camerounais se veut comme l’une des pistes majeures à observer.
D’après Krotal, il est important de se rassembler pour développer la consommation locale, mais aussi déterminer la spécificité de la musique camerounaise tout en pensant son identité.
« Nous pourrons créer une plateforme, vitrine de ce que le Cameroun a à offrir. Ce sera en quelque sorte un portail à travers lequel on pourra définir des formats ou des visuels, afin de vendre le contenu camerounais. Nous serons ainsi plus à même de faire des propositions pour la scène africaine », envisage Krotal.
Une tâche qui s’annonce longue et complexe, mais les artistes comptent sur la participation de tous et de tous les secteurs disponibles. Notamment les médias, et évidemment l’incontournable Internet avec son don de briser les barrières.