Lapiro Mbanga
Décédé le 16 mars 2014, Lapiro Mbanga encore surnommé Ndinga Man fût un artiste d’influence au Cameroun.
Connue pour ses chansons à style provocateur, l’artiste n’hésitait pas à dénoncer et exposer les maux de la société sous le régime mené depuis 1982 par Paul Biya.
Arrêté en 2008 par le Tribunal de Grande Instance pour incitation à la violence et incendie volontaire, Lapiro avait passé trois ans derrière les barreaux à la prison de New Bell.
L’artiste avait été condamné suite aux incidents meurtriers qui avaient eu lieu dans le pays après un changement de la Constitution permettant au président Paul Biya de se représenter une troisième fois.
Lors de son incarcération, Lapiro rédige un ouvrage, ‘Cabale politico judiciaire ou la mort programmée d’un combattant de la liberté’, qui ne trouvera pas d'éditeur avant son décès.
La grande question reste à savoir: où est passée l’ouvrage de l’artiste controversé Lapiro Mbanga ?
L’artiste Lapiro qui cherchait en vain un éditeur pour son ouvrage après sa libération en 2011, s’en est allé trois ans plus tard. Six ans déjà que l’ouvrage a été écrit mais aucune nouvelle sur le travail de Mbanga.
Nous savons tous que l’artiste n’allait pas de main froide avec le régime en place et toutes gouvernances qui essayaient de se pérenniser au pouvoir.
Ce fût le cas de sa démission du SDF, parti de John Fru Ndi, premier rival de Paul Biya. Selon l’artiste le président du SDF est une « marionnette ».
« Je démissionne du SDF. Quand je fais trois ans de prison, John Fru Ndi apprend que le marché central de Douala a brûlé, va y jouer les marionnettes et ne songe pas à venir me rendre visite en prison, je dis que c’est un monsieur qui n’est pas fait pour gérer les hommes, parce qu’il n’a pas le sens des relations humaines. J’avais dit depuis 2008 que Fru Ndi et Biya doivent partir pour laisser ouvert le jeu démocratique au Cameroun » déclara-t-il face à nos confrères.
Le cas Mbanga a certainement fait tache d'huile dans le monde artistique camerounais.
Toute personne désireuse d'apporter un plus à la gouvernance du pays ne peut pas le faire de peur de voir son ouvrage dormir dans un tiroir.
La grande interrogation est de savoir, jusqu'où iront les politiques dans la conservation du pouvoir?
