Face à la montée en puissance des chansons vulgaires, les avis sont partagés sur le retour de la censure.
«Depuis que je suis au Cameroun, les musiques qui sont en vogue ont les messages les plus chauds», relève un employé de l’Institut français du Cameroun dans le quotidien Emergence édition du jeudi 29 octobre 2015. Selon le journal, aujourd’hui au Cameroun, les chansons les plus populaires, «sont des chansons pleines d’obscénités et de vulgarités. Au vu de tout ceci que faut-il faire?, faut-il retourner a la censure?».
Non, soutient Joseph Dzene, le rédacteur en chef de Chap Chap Magazine. Pour lui, «chacun est libre de dire et de chanter ce qu’il veut, sans pour autant blesser les sensibilités, sans inciter à la haine. Je crois que chacun est libre de choisir ce qu’il écoute, il faut juste savoir trouver ce qui semble bien pour nos oreilles. En plus, je ne sais pas ce que vous appelez musique obscene. Qui chante obscene? La censure ne devrait pas exister en musique».
Une position que ne partage pas l’artiste musicienne Koko Ateba qui pense que «censurer certains peut au moins limiter les dégâts. Mais ca commence par nous-memes a la maison, puis les medias doivent être responsables de ce qu’ils diffusent» . Plus catégorique, le journaliste culturel Thierry Edjegue, il soutient que la censure est «imperative si on veut sauver les moeurs de nos enfants». D’après lui, «il y a les pouvoirs publics qui devraient le faire, suivis des entreprises culturelles, ainsi que nous les medias».
Se prononçant a son tour, l’artiste Steevy William Ebo’o estime que «la censure ne change pas l’homme. l’homme animal est attire par les emotions. Vu le tissu culturel dans lequel nous vivons, la censure n’est pas la solution. Il faut encourager ceux qui se distinguent a poursuivre leurs oeuvres et a les perfectionner encore et encore».