C’est l’artiste de l’heure, et son vidéogramme Ma Ding Wa a déjà traversé les frontière, diffusé alors sur pas mal de grosses chaines africaines ; Mr Ben, hiphoppeur reconverti dans l’afrobeat nous a pondu un maxi pas comme les autres. Pour en savoir plus sur lui, culturebene vous l’offre dans le cadre « découverte »…
Bonjour Mister Ben ; déjà pourquoi cette appellation et non votre patronyme ?
Bonjour culturebene et merci pour l’occasion que vous m’offrez de m’exprimer sur ma carrière. Pour répondre à votre question, je commencerai par dire que mon vrai nom c’est NDOMO ABOUNA Blaise Patience, et je suis originaire de la Lékié.
J’ai opté pour Mr. Ben comme nom d’artiste tout simplement parce comme vous le savez, chez nous quand on nait il nous est toujours attribué un petit surnom ; le mien est Ben, et depuis tout petit mes parents et mes proches m’appellent ainsi. Aujourd’hui, lancé dans une carrière artistique, c’est tout normalement que je l’ai choisi. Ainsi, même ceux qui m’ont connu depuis toujours me reconnaitront facilement. J’ai juste ajouté « Mister » pour faire plus mature, plus sérieux.
S’il faille revenir sur votre parcours, c’est avec le registre hip hop que vous signiez votre amorce dans la musique…
C’est exact ; j’ai commencé avec des influences hip hop ; on faisait du rap pur. Bref, en ces moments c’est le style qui prévalait.
Comment s’opère le changement ? Puisqu’aujourd’hui vous êtes plus porté par la World, l’Afrobeat…
Il faut reconnaitre qu’aujourd’hui la musique est évolutive ; elle évolue avec le temps et nous ne sommes plus si jeunes. A l’époque ce n’était que ça, nous étions au lycée en 1995 et le hip hop était notre kif. Alors on a fondé un crew du nom de ODM (l’Ordre Dans ton Mental) avec des amis, notamment une pote à moi : Laure Noire. Donc ce qui s’est passé c’est qu’à un moment, le hip hop pur et authentique n’était plus vendable ; rassurez-vous, ce n’était pas pour verser du coup dans le commercial, mais faire quelque chose d’artistiquement large qui touche à plusieurs horizons et sensibilités.
Vous aviez pu enregistrer quelques titres ?
Bien évidemment ; il y a eu le maxi single avec ODM qui portait le titre « Regarde » qui a beaucoup tourné dans la cité capitale notamment sur plusieurs radios. Il y a également eu le maxi single avec le groupe G-100 Dames aux côtés de Pierre Galand. Malheureusement le projet ne verra pas le jour, du fait qu’il est trop occupé par son boulot. Il y a eu un autre projet avec Junior Sota, le titre c’est « Sans toi », puis j’avais sorti en 2011 le titre « Devoir citoyen » pour inciter les jeunes camerounais à aller voter en prenant leur destin en main.
Et aujourd’hui vous nous revenez en solo, avec un autre maxi single « Ma ding Wa »…
C’est bien ça ; j’ai eu la chance de tomber sur la maison de production Saint Michel Production (SMP) de Monsieur Rodrigue Foé Essomba (le pdg) et Bryan (Mvondo David) le Communicateur et Nextor, qui ont cru en moi. C’est ce label qui signe mon tout nouveau bébé musical « Ma ding Wa ».
Un discours d’amour à l’endroit d’une bienaimée ; forcement, les choses ont bien changé, depuis l’époque du hip hop…
(Il sourit) Vous savez, c’est la population entière qui est en manque d’amour ; il y a trop de problèmes, trop de séparations, trop d’égos en amour qu’on finit par se perdre. Dans Ma ding wa vous verrez un jeune garçon qui reconnait ses torts et demande pardon en genou à l’élue de son cœur car cette dernière a prise la décision de le quitter après avoir longtemps supporté. On devrait tous être capables de demander pardon pour le bien de nos couples, sans gêne ni honte ni prise de tête.
C’est vrai qu’avant il m’était un peu difficile de développer dans ce sens, parce que très souvent, les rappeurs se lancent sur d’autres thèmes et l’amour se présente un peu comme un sujet tabou. Avec l’âge et l’expérience, c’est tout à fait normal pour moi de dire que l’amour est au centre de tout, que l’on soit aussi charismatique et solide qu’un roc, on a un cœur susceptible d’aimer.
Quel est votre registre aujourd’hui ?
Je dirais l’Afrobeat ; car c’est un mélange de rythmes locaux et diverses sonorités internationales. On y retrouve du merengué, du bikutsi, du makossa, du benskin, de l’ambassi, de l’ebwéké, de la rumba et d’autres styles africains.
Bref, à travers ma musique je porte l’Afrique, voilà pourquoi de temps en temps je lance des mots en langues vernaculaires. Mais ma musique parle plus au Camerounais, car bien que je sois de la Lékié, c’est le Cameroun tout entier que je chante.