Cinq étudiants allemands ont capté la créativité artistique camerounaise, au cours d’une exposition présentée vendredi dernier à l’Institut Goethe à Yaoundé.
« Qu’est-ce que les Européens peuvent apprendre des Africains » ? C’est la question de recherche en fil conducteur du travail mené par cinq étudiants allemands en octobre 2014 au Cameroun. Moritz Grunberger, Steffi Hobub, Martin Hollstein, Matthias Ludynia, Ilsemargret Luttmann et Franziska Scholz ont exposé leurs conclusions vendredi dernier à l’Institut Goethe de Yaoundé. Images de sites touristiques, de leurs interlocuteurs et extraits de leurs points de vue affichés sur les murs de l’Institut. C’est en somme le rendu de leurs voyages autour du pays. Les nombreux spectateurs et invités qui ont pris part à cette exposition ont été édifiés sur les multiples valeurs qu’incarne le Cameroun.
Selon Emile Youmbi, artiste-plasticien, présent à l’événement, la constitution culturelle du Cameroun est en partie naturelle. « Ici, les relations humaines ont une place plus importante que les lois instituées. L’amitié est sacrée. Les origines, la famille et les traditions en leur qualité de baromètre, sont plus importants pour l’action de vie », explique le plasticien. Pour mener cette recherche, les cinq étudiantes sont allés à la rencontre des médias, des commerçants, des hommes d’affaires, des acteurs de films, de culture et des organisations de la coopération internationale.
Le but de cette exposition était de présenter une façade transversale de la société citadine, tant il est vrai que les personnes interrogées lors du sondage font part de leurs parcours diversifiés, leur propre culture avec un accent particulier sur des aspects saillants de la vie dans les cités en Afrique post-coloniale. Selon Ilsemargret Luttmann, membre de l’équipe d’exposants, « ces résultats couvrent un spectre large allant des positions sociales, des préjugés culturels et ethniques en passant par les intérêts et les ambitions. » C’est dans cette perspective que le cinéaste et promoteur culturel Bassek ba Kobhio, qui a répondu au questionnaire avoue que le Cameroun est un modèle compte tenu de certaines valeurs sociales à l’instar du respect des personnes âgées. Une qualité qui pourrait répondre à l’interrogation à l’origine de cette exposition.