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Playlist : des artistes femmes qui chantent la fierté noire

Befunky Collage 2 660x550 Les artistes féminines qui valorisent la femme noire

Mon, 25 Sep 2017 Source: intothechic.com

Les femmes prennent la relève et célèbrent leur africanité et leur « blackness » en musique. Démo en huit morceaux.

Des protest songs aux morceaux directement nés des mouvements phares de l’émancipation noire, l’histoire de la black music a toujours été plus ou moins empreinte d’un discours politique hérité de la « Black pride », du « Black Power » ou encore du « Black Is Beautiful ».

Autant de mouvements qui ont vu le jour en pleine période de lutte pour les droits civiques aux États-Unis, et qui ont donné naissance à quelques morceaux emblématiques de la fierté noire comme l’incontournable « Say it Loud, I’m Black, I’m Proud » de James Brown (1968) appelant la communauté noire à embrasser fièrement sa négritude. De nombreux artistes se sont ainsi portés porte-paroles de l’empowerment noir, à commencer par la grande Nina Simone et son single , « To Be Young, Gifted and Black », hymne du mouvement des droits civiques sorti en 1970 sur l’album Black Gold.

Si les années 80 et 90 ont été marquées par le boom du rap conscient outre-Atlantique (mais aussi en France), pour dénoncer les inégalités socioculturelles et la précarité des Noirs avec NWA, Wu Tang Clan ou encore Public Enemy, deux décades plus tard, nombreux sont les artistes à reprendre le flambeau pour dénoncer le racisme systémique, défendre la cause noire et clamer au micro que la vie des Noirs compte (#BlackLivesMatter) : du chanteur Miguel et son titre « How Many » écrit suite à la mort d’Alton Sterling tué par un policier en Louisiane, à Jay-Z avec « Spiritual », morceau faisant référence à la désillusion du rappeur face à la brutalité policière, en passant par « Alright » de Kendrick Lamar, pour ne citer qu’eux.

Des morceaux contestataires qui ont émaillé la music sphère depuis la mort de Trayvon Martin en 2012, et qui ont en conséquence créé un besoin pour la communauté afrodescendante de réaffirmer son identité noire. En particulier chez les artistes femmes. Regain d’africanité, réappropriation de leurs spécificités physiologiques, célébration de la beauté noire… Un nouveau mouvement est né via la pop music noire, celui du Black Women with attitude !

Beyoncé – « Formation »

C’est à coup de spoken words hérités du maître du genre, Gil Scott Heron, que Beyoncé a chanté en 2016 sa fierté noire. « Mon père est d’Alabama, ma mère de Louisiane/Tu mélanges ce négro avec cette créole, et tu en fais une Texas bama/ J’aime mes baby hairs et mon afro/Mon nez de négresse et mes narines à la Jackson Fives (…) ». Un morceau aux paroles sans concession qui avait donné lieu à une performance tout aussi symbolique lors du Super Bowl, où Queen Bey et ses danseuses s’étaient présentées dans des uniformes convoquant ceux des Black Panthers.



Jamila Woods – « Blk Girl Soldier »

La chanteuse soul africaine-américaine, Jamilia Woods, n’a pas hésité à brandir l’étendard du « Black Girl Magic » pour rendre hommage aux femmes afrodescendantes guerrières qui ont lutté pour l’émancipation des Noirs, comme Harriet Tubman (env. 1800-1913), la « Moïse noire », qui œuvra en faveur de l’abolition de l’esclavage. « See she’s telepathic Call it black girl magic » (Regarde comme elle est télépatique, appelle-la femme noire magique) !



Erykah Badu – « Cleva »

Après des siècles d’avilissement durant lesquels les esclaves n’avaient pas accès au savoir, la reine de la nu soul revendique ici son humanité, son statut d’être pensant en scandant à l’envi « cleva » (pour « clever », intelligent). Tout en redéfinissant les contours de la beauté universelle : « My hair ain’t never hung down to my shoulders » (mes cheveux n’ont jamais touché mes épaules), en référence à sa coupe afro volumineuse qu’elle affiche fièrement depuis le début de sa carrière, fin des 90’s.



Solange – « Don’t Touch My Hair »

Avec cet extrait issu de l’album A Seat at the Table, l’Africaine-Américaine s’attaque au sujet épineux des cheveux crépus et frisés, généralement perçus comme un objet de curiosité dans la société blanche. Aussi, se réapproprie-t-elle son identité de femme noire – laquelle a longtemps été réifiée, déshumanisée – en congédiant tous ceux qui, selon elle, la bafoueraient.

« Don’t touch my hair (…). Don’t touch my soul. Don’t touch my crown (…). Don’t touch my pride » (Ne touchez pas mes cheveux (…). Ne touchez pas mon âme (…). Ne touchez pas ma couronne (…). Ne touchez pas ma fierté (…)., pourfend-t-elle.



L’artiste rend en parallèle hommage à la beauté et la versatilité du cheveu afro en déployant tour à tour des box braids perlées, une coiffure à crans vintage à la Joséphine Baker, une couronne de tresses à l’égal des coiffes arborées par les reines africaines, un brushing 70’s typé Diana Ross. Une façon de célébrer et d’incarner quelques grandes figures féminines noires.

Nicki Minaj – « Black Barbies »

Avec Miss Anaconda, exit le discours intellectualisé. Nicki Minaj fait passer ses messages sur fond de punchlines bien senties, en replaçant la femme noire dans le paysage de la culture mainstream. Un bon moyen de changer les représentations. Aussi, avec Nicki, Barbie peut très bien être noire ! Tout comme la femme noire peut être belle et sexy. « I’m a f***ing black Barbie/Pretty face/Perfect Body » (Je suis une p****n de Barbie noire/Joli visage/corps parfait).



Princess Nokia – « Flava »

Afro-féministe revendiquée, la rappeuse afro-portoricaine Princess Nokia a troqué son R&B moelleux du temps où elle se faisait appeler Destiny, contre un rap conscient. Dans son dernier clip, « Flava », elle déverse un slam à la manière de son homologue Beyoncé en ouverture de morceau, en s’adressant aux femmes noires. Un appel à l’estime de soi : « Tout à propos de toi est beau, mais tu ne le sais pas, la texture de tes cheveux, quand tu marches dans la rue, tes vergetures (…) ».

Santigold – « Can’t Get Enough of Myself »

« I’m pretty major and I’ll say it out loud » (Je suis importante et je le dis haut et fort). Une phrase d’accroche qui n’est pas sans rappeler le fameux « Im’ Black I’m proud and I say it loud » de Mr. Dynamite ! Santigold regorge de confiance en elle, et invite à en prendre de la graine !



Laura Mvula – « Phenomenal Woman

Pour la Britannique, « la femme phénomène » n’est autre qu’une reine africaine. Dans ce clip shooté dans le quartier de Bo-Kaap à Cap Town, en Afrique du Sud, Laura Mvula exprime son africanité et célèbre la beauté noire, trop longtemps stigmatisée : « Nobody ever told her she was beauty/One day, she realized she was already free » (« Personne ne lui a jamais dit qu’elle était belle/ Un jour, elle réalise qu’elle est déjà libre »). Libre d’être ce qui la [la femme noire] définit !

Source: intothechic.com