Il y’a quelques temps, Trace Africa produisait un reportage sur les success story du Rap Camerounais.
En lumière bien sûr, les 04 succès les plus connus de ces dernières années notamment Stanley, Jovi, Franko et Maalhox. Evidemment dans cet élément chacun d’eux ne parlait qu’à son nom.
Ils ont pris de l’avance et ont porté le RAP 237, l’exportant, au-delà des frontières locales. Mais ces 04 rappeurs sont loin d’être les seuls en activité.
Nous avons depuis 2013, une pléthore de MC’s plus ou moins connus. Des plus contemporains nous pouvons citer Mink’s, Tenor, Coolkids et bien d’autres qui ont eu le vent en poupe ces derniers temps.
Chose constatée, il n’y a pas de collaborations existantes entre ces derniers et surtout un manque de cohésion interne. Le Rap camerounais est comme une maison divisée dont les provenants ne sortent qu’en rang dispersés.
L’on se rappelle de la synergie très forte qu’il eut chez les rappeurs de Yaoundé entre 2013 et 2015, Dareal, teddy, inna, zayox, C prime, et bien d’autres.
Cela créa une forte visibilité et répandait un fort écho autour d’eux notamment sur les réseaux sociaux. Les featuring permettaient à chacun de tirer son épingle du jeu.
Qu’est ce qui pourrait justifier ce manque de collabos entre les rappeurs depuis un certain temps, notamment lorsqu’ils ont un succès ?
Tout d’abord on pourrait justifier cela par la recherche d’un nom dans la game. La culture du single solo est très fréquente dans notre musique.
Les individualismes et la suffisance de certains limitent leurs ouvertures aux autres, c’est une attitude de rappeur, chacun se croit supérieur à l’autre de façon déloyale.
Les lobbyings, le sectarisme, et les affinités. C’est le cas chez New bell Music par exemple, où Jovi ne fait des featuring que dans les projets de ses artistes et vice versa.
Chez les rappeurs Camerounais, c’est comme chez les félins, chaque veut marquer son territoire et ne pas donner place ou opportunité à l’autre. Personne ne veut que son collègue connaisse la route qu’il emprunte.
Pourtant collaborer aiderai les rappeurs Camerounais
Le public Camerounais entre 2014 et 2015 attendait un gros featuring entre Stanley Enow et Jovi. Mais cela ne s’est jamais fait, plutôt des beefs à tel point que dans leurs albums respectifs, nul n'invita l'autre. De même Franko et Maalhox qui malgré leur séjour au top n’ont jamais eu une collaboration.
L’afropop et l’afro rn’b locaux ont pris ces derniers temps une avance considérable sur le Rap, bien que celui ai des hits solos qui soient au top, l’on peut constater chez les chanteurs plus d’union de dynamique et d’actualités. La raison est simple. Ils collaborent.
Les rappeurs fonctionnent hit sur hit, et c’est de leurs singles solos que dépend leur actualité. Pourtant, prendre part à des projets d’autres rappeurs, les remet non seulement en actualité, permet à leur public de se découvrir sous d’autres facettes, mais surtout agrandit leur fan base. Notons aussi que les featuring entre rappeurs locaux permettent de donner au Rap une image plus forte et plus crédible.
En observant l’Afrique du Sud, la Ghana ou le Nigéria par exemple, on constate leur RAP game bouge grâce aux featuring. Un pourcentage important de leurs singles sont fait en collabo. Dans les albums, il en est de même.
La perte de culture rémix
Il n’en existe presque pas de tous ces hits Rap qui sortent chaque jour. On dirait que les rappeurs Camerounais comprennent mal l’Entertainment. Pour eux faire un rémix de leurs morceaux en appelant d’autres rappeurs semble abject.
Depuis le rémix de "Et p8 koi ?" de Jovi , "Déranger" de Killamel (On va pas compter Stanley qui lui les faisait avec des artistes extérieurs) , il faut dire qu’il est rare d’en trouver au standard main stream. Stanley lui par-contre en fait mais jamais avec des locaux, comme quoi ses gains sont ailleurs. Pour le reste c’est RAS.
Aucun rémix officiel de « Coller la petite », « ça sort comme ça sort », « Les panthères », « Do le dab », « Seriously » et j’en passe. Des hits qui ont pourtant marché. En mode rémix chacun d’eux prend plus de valeur et donne un boost au Game en ouvrant les portes.
Bien sûr, on ne collabore pas pour rien, il y a des enjeux tant sur le plan marketing, tant sur le plan musical, tant sur le profil et les objectifs de carrière.
Toutefois, l’état des lieux actuel montre qu’il est nécessaire d’en avoir. Comme dirait un super fan de rap « Si t’es meilleur que tel, fumes le en featuring ». Rappeurs Camerounais faites des collaborations…
Sur le reportage de Trace Africa, nous avons 04 grosses figures auxquelles se sont ajoutées d’autres en 2016, il est regrettable qu’une année finisse sans qu'on n'ait un morceau réunissant de leur initiative des MCs 237. Où vas-t-on?