Aussi vrai qu’une industrie ne peut se développer que par étape, il est important de noter que le recensement des productions d’albums ou de projets est un socle important qui détermine la santé ou alors le niveau concret du domaine artistique et son impact autant local qu’international.
Parlant du Cameroun, il me vient d’abord à noter l’évolution considérable en termes de visibilité continentale. Cela est dû à la sortie imminente de nombreux singles dans la lancée homogénéisé du profil TraceAfrica.
Dans les registres de musique populaires notamment l’Afro pop, Afro trap, coupé décalé, le Cameroun a bien su tirer son épingle du jeu.
Cette génération Naija-Trace Africa a connu la participation de rythmes Camerounais comme le Néo-bikutsi, l’Afro pop Benskin, et surtout la promotion de la culture à travers les langues telles que Camfranglais et Pidgin.
Mais cela ne suffit point, lorsqu’on observe d’ailleurs les nominations des artistes Camerounais aux récompenses internationales, l’on constate tristement que dans les catégories phares et spécifiques, les Camerounais ne font pas figuration.
J’entends par là, Meilleur Album Rap, Meilleur Album, Meilleur producteur. Jusqu’ici le seul groupe Camerounais connu sur le continent est le X-Maleya. C’est d’ailleurs l’un des seuls à avoir pu enchainer des albums sur le temps.
Pourquoi je parle d’album ?
Les albums donnent en effet à celui de l’extérieur (Producteur-Investisseur- collaborateur- public, ou tout autre) une meilleure appréciation du niveau non seulement de l’artiste, mais aussi de ce qu’il y’a comme substance dans son environnement.
Cela dit, il serait plus facile pour un major tel que Universal ou Sony d’entreprendre une installation au Cameroun lorsqu’il sait que les Camerounais sont capables de produire chaque année 20 albums de qualité et vendables.
Autrement dit les albums donnent un meilleur profil, une meilleure appréhension et attire plus d’attention et d’opportunités.
Les albums sont un socle important dans le développement de l’industrie musicale.
Pourquoi peu d’artistes Camerounais ont des albums ?
Les avis des personnes du milieu
J’ai discuté avec plusieurs proprios de labels, artistes et acteurs du milieu.
Pour Michael Kiessou, c’est tout d’abord un problème d’investissement, de rentabilisation et de procédé. Mais le facteur clé est la distribution qui demande souvent un circuit bien aménagé, chose qu’il n’y a pas encore chez nous.
Pour Ach for life, producteur et manager de Mink's le risque est plus évident en termes de singles, il faut avoir une certaine notoriété avant de sortir un album, et après être sur de le faire consommer au public avec le standard de son pouvoir d’achat. C’est pour quoi on peut étaler un album sur la durée en faisant sortir des singles qui sont extraits peu à peu.
Pour Brice Albin, animateur radio, le modèle approprié actuellement est le single (en mode hit) car il permet de se faire découvrir et de moins risquer en investissement.
Pour Esta propriétaire la plateforme www.mboaurban.com , les albums ne peuvent pas circuler si un vrai circuit de distribution n’est pas encore aménagé. Beaucoup de ceux qui essayent passent souvent inaperçus. Il faut surtout penser à un vrai marketing pour ce type de produit.
Etat des lieux en 2016
L’avènement de l’internet semble bien faciliter les choses car le média libre lorsqu’il y a une bonne stratégie marketing et un bon produit permet se faire visible bien que cela va toujours avec des moyens. On a quand même depuis 2014 en dehors des singles quelques artistes qui ont décidé de produire des Ep (Maxi de 4 à 8 titres), certains des albums.
Mais, le problème phare reste la distribution. Sur internet certains vendent sur des plateformes telles que Itunes, spotify, music me,Deezer ect… Mais le constat est clair, c’est que ce ne sont pas les Camerounais locaux qui achètent et quand c’est le cas les chiffres ne sont pas consistants.
Certains projets sont plutôt mis en téléchargement sur des plateformes libres telles que Bandcamp, Soundcloud, hulkshare ou même vrjmusic qui est local. La problématique reste la même l’accès pour tous ou pour la majorité. Il y’a donc là les enjeux de promotion et de circuit.
Voici quelques albums et Ep sortis entre 2015 et 2016 au Cameroun dans le domaine de la « Mboa urban music » :
Michael kiessou « partage » Album collector
Numérica « On my way » Ep de 05 titre singles
Daphné « Here to stay » Album
Ambé « La star »
Dareal « 1X2 plus » Ep de 05 en téléchargement libre
Dynatie le tigre « La loi de la nature » Album
Magasco « Raw gold » Ep
Locko « Skyzo » Ep
Jovi: « Mboko god » Album – « Puta Madre » Ep - « Rap 2 Riches »
Stanley Enow « Soldier like my papa » Album
X-maleya « Playlist »
Maxtor « Mongo » Ep
Pascal « Work dey 3 » album
Reniss: « Milkish » Ep – « Dashiki » Ep
Mr Léo: « The love story » Ep