Au Cameroun, certains Cinéastes ne se contentent pas de faire des films, ils s’engagent ! C’est le cas du directeur de la photographie Raphael Matouké (“Ntah Napi 1“, “Paradis”), qui a décidé de ne plus se taire face à une insalubrité et un incivisme qui selon lui mine son pays. C’est ainsi qu’il lance sur les réseaux sociaux le #PoubelleChallenge, qui n’est en aucun cas un mouvement qui pointe du doigt le gouvernement, mais bel et bien chaque Camerounais.
Interrogé par la rédactions sur les raisons qui l’ont poussé à démarrer le #PoubelleChallenge, Raphael Matouké nous a donné des réponses si claires que nous avons opté pour la retranscription, plutôt que la paraphrase de ses propos. Des Artistes de tout bord et des anonymes ont répondu à son appel que nous partageons avec vous dès maintenant.
Raphaël matouké,directeur de la photographie Raphael Matouké (“Ntah Napi 1“, “Paradis”)
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Le but de #Poubelle Challenge est de dénoncer l’insalubrité et l’incivisme croissant des populations camerounaises. On se demande tout le temps “qu’est-ce que le pays peut faire pour nous, mais on ne se demande jamais ce que nous pouvons faire pour le pays”. Or, parmi les choses que nous pouvons faire sans avoir besoin de dépenser une fortune, nous pouvons le garder propre.
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#PoubelleChallenge n’est pas là pour dénoncer les politiques ou Hysacam*, mais plutôt pour nous dénoncer nous-même. C’est nous qui jetons la saleté au sol et un peu partout en route et dans les caniveaux. Il faut sensibiliser la population camerounaise. Si Hysacam ou la Communauté Urbaine est en retard pour le ramassage des ordures, nous au moment de les jeter, pouvons quand même en prendre soin.
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Je m’explique : on peut les emballer dans des sachets plastiques pour atténuer l’agressivité visuelle, les odeurs (déchets de poissons, de viande, cadavres d’animaux voir humains de foetus avortés la nuit etc …), toutes ces choses là qui auraient pu être encadrées dans des sacs plastiques.
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C’est nous qui sommes sales, ce n’est pas le gouvernement qui l’est. C’est nous qui salissons ce pays. La population attend toujours tout du gouvernement mais ne fait rien pour aider ce gouvernement. On parle d’émergence 2035 : on ne va pas émerger avec un pays sale. On ne va pas émerger avec un pays qu’on ne pourra pas présenter à nos amis touristes, à nos amis expatriés, à nos amis européens.
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Ce n’est pas possible de faire une photo, un selfie dans ce pays, car si on regarde le selfie de près, il y a toujours un déchet pour gâcher la vue, pour gâter le décor. #PoubelleChallenge est né pour dire “MERDE”. “Merde” à qui ? “Merde” à nous-même, citoyen et enfant de ce pays, “Merde” à nous qui salissons nos villes.
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A l’arrivée, #PoubelleChallenge veut aller dans les écoles primaires, maternelles échanger avec l’innocence camerounaise. #PoubelleChallenge veut se battre pour qu’on remette l’Education Civique dans l’enseignement de ce pays. #PoubelleChallenge a certes commencé comme une énorme plaisanterie sur les réseaux sociaux, mais c’est aujourd’hui devenu une mission très importante. – Fin de retranscription.
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Chez Le Film Camerounais, nous souhaitons encourager tous ceux et toutes celles qui liront ce papier à participer à ce défi afin de montrer à quel point nous sommes tous capables de nous mobiliser pour prendre soin de nos rues, de nos vies. Utilisez le hashtag #PoubelleChallenge sur Facebook, Twitter, Instagram. Vidéos et/ou photos, c’est vous qui choisissez !
Mise à Jour : une étape 2 du #PoubelleChallenge est sur le point de naitre en trois étapes qui consisteront à montrer, nettoyer et apprécier le résultat.