Manu Dibango n’en finit pas de glaner des lauriers et des honneurs. Le célèbre saxophoniste camerounais vient en effet d’être nommé grand témoin de la Francophonie aux jeux Olympiques et paralympiques de Rio 2016 au Brésil, indique un communiqué de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), parvenu à notre rédaction.
«Sensible à son immense créativité, à sa grande qualité d’écoute et à son engagement au service du dialogue des cultures, j’ai demandé à Manu Dibango de porter la voix des francophones afin de veiller au respect de la règle 23 de la Charte olympique en vertu de laquelle la langue française est, avec l’anglais, la langue officielle des jeux Olympiques», indique Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l’Oif.
A titre de grand Témoin de la Francophonie, l’auteur de Soul Makossa (1972) établira tous les contacts de haut niveau avec les autorités brésiliennes, le Comité international olympique (Cio), le Comité d’organisation des jeux Olympiques (Jo) et paralympiques de Rio (Cojor), et les représentants des Etats et gouvernements membres de la Francophonie, de ses opérateurs et du Mouvement olympique francophone, précise le document rendu public ce mardi 8 septembre 2015.
«Il veillera à s’assurer que les services linguistiques offerts aux athlètes, aux officiels, aux journalistes et au grand public le seront effectivement en français. Il accompagnera également les initiatives culturelles et événementielles permettant de promouvoir les jeunes talents sportifs et la diversité culturelle francophones», poursuit le texte.
Monument
Dès ce jour, Manu Dibango accompagnera Michaëlle Jean au siège du Cio à Lausanne (Suisse) pour y rencontrer Thomas Bach, le président de l’organisation régulière des Jo., apprend-on. Le calendrier officiel de cette visite prévoit, demain, un entretien avec Alain Ekra et Denis Masseglia, respectivement président et secrétaire général de l’Association francophone de Comités olympiques nationaux (Afcno).
Cet entretien est prévu au siège de l’Oif, à Paris (France). Manu Dibango effectuera son premier déplacement officiel au Brésil en novembre pour rencontrer Carlos Nuzman, le président du Comité d’organisation des Jeux de Rio 2016. Né à Douala le 12 décembre 1933, Manu Dibango succède dans cette mission au secrétaire perpétuel de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse, grand témoin de la Francophonie aux Jeux de Sotchi en 2014.
Véritable monument de la musique africaine, Manu Dibango a reçu le Grand prix de la Francophonie en mars dernier à New York (Etats-Unis). Ce prix récompense depuis 1986, les personnalités ayant œuvré à la promotion de la diversité culturelle francophone.
L’un des premiers artistes à mêler jazz et sonorités africaines, le saxophoniste de renommée internationale a été le parrain de la 10e édition du Festival panafricain de musique (Fespam), tenue en juillet dernier à Brazzaville (Congo), aux côtés de Yamina Benguigui, l’ex-ministre déléguée chargée des Français de l’étranger et de la Francophonie.
Premier artiste africain à obtenir un disque d’or aux Etats-Unis avec son tube «Soul Makossa» – repris notamment par Michaël Jackson et Rihanna – le grand Noir au crâne rasé couleur d’ébène a plus de 600 titres à son répertoire, une quarantaine d’albums et de nombreuses distinctions reçues de par le monde.