Cette dernière souhaite apporter sa contribution au développement de cette localité depuis laquelle étaient déportés leurs ascendants pendant la traite négrière.
La pose de la première pierre des travaux de construction du domicile de Constance Jawaïd, de nationalité américaine a eu lieu le dimanche 31 décembre 2017 à Baboné, une localité située dans le département du Haut-Nkam, à trois kilomètres de la ville de Bafang. « Je compte venir de temps en temps ici. C’est la raison pour laquelle j’envisage de construire ce domicile », a-t-elle confié à la presse. Enseignante de profession encore en fonction, elle dit vouloir à sa retraite passer plus de temps au Cameroun qu’aux Etats-Unis. « Quand j’aurais fini ma maison, et après ma retraite, je passerai plus de temps à Baboné afin d’apporter ma contribution au développement de cette localité. Je ne retournerai aux Etats-Unis que pour rendre visite à ma famille là-bas », assure-t-elle.
L’histoire d’amour entre Babone et l’américaine de 48 ans a débuté en mars 2016. Elle découvre cette localité à la faveur d’un programme initié par le gouvernement américain dans le but de permettre à leurs citoyens descendants d’esclaves déportés depuis l’Afrique pendant la traite négrière d’avoir une idée claire sur leurs origines. Après plusieurs tests ADN, elle découvrit que c’est de ce village de l’arrondissement de Bafang qu’étaient partis ses ascendants. C’est alors qu’elle entreprit le voyage du Cameroun où elle réussit à fouler le sol de ce groupement en mars 2016. Flatté par la chaleur de l’accueil offert par Sa Majesté Tchualieu II Fansi Théodore, roi des Baboné et ses administrés, elle repart aux Etats-Unis en promettant de ramener sa famille.
Réconciliation
Cette promesse a été tenue à l’occasion de la première édition du Festival culturel du Peuple Baboné, « Ntee Ntu’Kwa » célébré du 27 au 30 décembre 2017 à l’esplanade de la cour royale de ce village. Elle s’y est présentée en compagnie de sa maman Joyce Hollie âgée de 68 ans et de ses deux enfants Imani Ramirez et Eddie Ramirez, respectivement âgés de 22 et 16 ans. Ils ont été présentés au cours de la cérémonie de clôture du festival Ntee Ntu’Kwa le samedi 30 décembre 2017. Le roi des Baboné et ses notables ont décidé au cours de cet événement de les rebaptiser. Dans la communauté d’origine de leurs ancêtres, la grand-mère se fera désormais appeler « Nufi » tandis que sa fille (Constance Jawaïd) se nommera « Deussi". Quant à Imani et Eddie, ils se feront respectivement appeler « Mougoué » et « Touko ». Sa Majesté Tchualieu II Fansi Théodore roi des Baboné a par ailleurs confié à Constance Jawaïd la mission d’aller ramener au bercail tous les afro-américains descendants de sa contrée.
Le festival Ntee Ntu'Kwa dans son ensemble a été un véritable succès d'après le Comité d'organisation que présidait Wambe San'gee Roger Tchoula Motho, homme politique et élite du village. « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. Plusieurs paramètres nous amènent aujourd’hui à affirmer que le Ntee Ntu’Kwa 2017 a été un succès éclatant », a-t-il martelé. Le chef supérieur de Baboné a profité de ces festivistés pour adresser à tous les Babonés du monde « un message de la solidarité, de la réconciliation, de la tolérance et surtout du développement». Cette événement coïncidait avec la célébration du trentenaire de son accession au trône. Occasion pour le monarque d'offrir de nombreux cadeaux et titres de notabilité aux enfants du village. La deuxième édition de cet événement désormais biennal aura lieu en 2019.