Le court-métrage dégusté de long en large. Une semaine dédiée à cette spécialité cinématographique s’est tenue du 24 au 30 octobre dernier à Yaoundé.
Des films, mais aussi des documentaires ont pendant sept jours donné un nouveau visage aux Rencontres internationales des films courts de Yaoundé (Rific) également connues sous l’appellation « Yaoundé Tout Court ». La cérémonie de clôture organisée vendredi dernier à l’Institut Goethe à Yaoundé a permis à Frank Olivier Ndema, délégué général du festival et à son équipe de poser un regard-bilan sur cette onzième édition aux multiples découvertes.
La fête au cinéma s’est achevée comme elle a commencé, avec des projections. En exclusivité, le public présent a apprécié « Drôle(s) d’infidèle(s) » de Brice Numkam. La remise des prix a, quant à elle, occupé une bonne partie de la soirée.
Le jury constitué de professionnels du cinéma a partagé son sentiment avec l’ensemble des participants, non sans adresser un message à l’adresse des jeunes cinéastes camerounais au moment de remettre le prix du meilleur film local à « G&M », de Rostand Wandja, dévoilé à l’ouverture le 24 octobre dernier à la Salle Sita Bella.
Remarques à retenir : d’abord une difficulté réelle à distinguer le film dédié à la télévision de celui réservé au cinéma, confusion dans la texture et la composition de l’image, ou encore ce désintérêt pour les questions sociales au profit d’histoires d’amour et autres romances.
Le prix du film d’animation est revenu à « Baobab : les deux jeunes gens » de Jérôme Soffo, sorte d’hommage aux contes populaires racontés par les grands parents autour du feu. « Le caméléon » de Sylvin Alima est reparti avec le Prix du public, alors que le prix de la meilleure interprétation féminine a été décerné à Zenabou Pomboura pour son rôle d’une jeune fille traumatisée par le décès de sa grande sœur dans « Voix intérieures ».
Landry Ngono Awono a reçu celui de la meilleure interprétation masculine pour « Puce à visa ». Zigoto Tchaya Tchameni, avec son « Budget participatif » s’adjuge la distinction du meilleur film documentaire de ce Yaoundé Tout Court 2015. Le Grand prix Rific, celui que tout le monde attendait, est allé cette année à l’Espagne.
« Bala perduda » (Balle perdue), des réalisateurs Albert Eritja et Stephan Hofmann, immersion de 18 minutes dans les tranchées de la deuxième guerre mondiale est donc le grand gagnant de ces Rific 11e du nom, en attendant la prochaine édition.