Après 18 ans d’absence, l’artiste a renoué samedi dernier avec la scène à l’occasion de la présentation de son sixième album.
Une entrée tout en acapella, un look de rockstar. Blouson en cuir rouge, binocles fantaisistes aux yeux, le point focal du soir ne cache pas son bonheur de retrouver son public. 18 ans après son départ du Cameroun, ils sont venus nombreux découvrir la nouvelle trouvaille musicale du « créateur ». Sous sa chevelure à la teinte blonde platine, Ntondobe s’est transfiguré en un véritable showman.
Non sans ressusciter son label, sa marque de fabrique dans le bikutsi : la danse du singe. Déchaîné à coup de pompes sur la scintillante scène du cabaret Carrossel de Kondengui, le chanteur est resté fidèle à sa ligne directrice. Celle d’aiguillonner les consciences à travers ses mélopées.
Des airs nouveaux présentés sous la coupole d’un sixième projet musical baptisé « Les aléas ». Un album live aux sonorités pigmentées de blues, de rumba, de soukouss et naturellement du bikutsi. En avant-première, les mélomanes de la capitale ont dégusté un échantillon du nouvel opus de cet ancien « martien ».
Attaché à la rythmique des peuples de la forêt, l’auteur de « Mot binam » aborde des thématiques variées, exaltant l’espoir, le développement durable à travers le titre « l’homme de la forêt » et à la procréation.
Jusqu’au petit matin (6h12, plus exactement) la communion aura été totale. Avant l’onction finale donnée à travers le titre « Mbonde », Ntondobe a pu compter sur le soutien de ses pairs. Sous le prisme du multiculturalisme, de la solidarité et du show, ils ont apporté de leur folie créatrice. Takam II et sa remarquable synchronisation scénique, le doigté déjanté du duo Mvondo Roger Star-Atebass dans l’atemporel « Essingan », la douceur d’un François Misse Ngoh ou encore l’expression du gène musical chez les Ebogo. Un ensemble de tableaux harmonisés tout à l’honneur du retour du…« seigneur ».