Tony Mefe: « Amorcer une carrière internationale »

Le promoteur d’«En route pour le Masa?2016» parle de ce concept qui vise à garantir une présence de qualité de la musique camerounaise à cet événement culturel.

Vous venez de lancer un nouveau concept baptisé «En route pour le Masa 2016.» De quoi s’agit-il??

L’opération sur la route du Marché des arts du spectacle africain (Masa) a été initiée pour garantir une présence de qualité de la musique camerounaise à la 9ème édition du Masa, qui se déroulera du 5 au 12 avril 2016 à Abidjan.

Nous avons choisi d’accompagner 11 groupes camerounais, soit un effectif d’une cinquantaine de personnes et un budget de 33.854.000 Fcfa représentant la prise en charge des billets d’avion, des visas et du séjour de la délégation.

Pour réunir cette somme, nous ne voulons pas nous retourner entièrement vers l’Etat qui a déjà fort à faire avec Boko Haram. C’est pour cela que nous avons choisi de solliciter le soutien des Pme, mécènes, fans et amis des artistes et de toutes les personnes engagées dans cette opération.

Contrairement à des opérations du même type, nous leur proposons une contrepartie proportionnelle à leurs contributions. Il s’agit de 2.000 places aux soirées «Sur la route du Masa» de Douala le 26 novembre et le 20 novembre 2015 à Yaoundé?; 500 Dvd d’un des deux concerts et du documentaire de la tournée à Abidjan, 1.500 Cd d’une compilation des meilleurs titres de chaque projet, 2.000 T-shirts aux couleurs du projet?; des espaces publicitaires dans les salles des concerts et sur les supports de communication des deux soirées?; des remerciements sur les réseaux sociaux, dans la presse et dans les médias traditionnels.

L’apport de votre initiative pour les artistes camerounais se situe à quel niveau??

Le Masa a annoncé qu’il ne retiendra que 24 groupes de musique dans sa programmation officielle. Ce sont ces 24 qui seront entièrement pris en charge par l’organisation. Sachant que le Masa est ouvert aux groupes installés en Afrique mais aussi à ceux de la diaspora, vous imaginez bien que la concurrence va être très rude.

?Membre du Comité artistique international du Masa, j’observe depuis dix ans la scène musicale camerounaise et je vois comment des groupes, ayant tous les atouts pour réellement vendre notre musique à l’international, sont pratiquement obligés de raser les murs parce que leur travail, malgré la qualité de ce qu’ils proposent, ne correspond pas à un marché local qui est tourné vers le playback et les musiques populaires.

Ces groupes ont besoin du Masa pour amorcer une vraie carrière internationale, pour aller à la rencontre des journalistes du monde et des milliers de professionnels que réunira le Masa. C’est dans cette perspective que j’ai proposé à quelques amis, artistes et opérateurs culturels de nous mettre ensemble pour monter une opération qui nous permettra de garantir la présence d’une dizaine de groupes camerounais au Masa, pour qu’ils puissent saisir toutes les opportunités qu’offre le Masa à des groupes qui ont le spectacle et la structuration professionnelle qu’exigent les réseaux professionnels.

Comment se préparent les différentes activités que vous comptez organiser en prélude au Masa??

Jusqu’à présent, nous sommes derrière les sponsors qui doivent nous permettre d’organiser les concerts de Douala et de Yaoundé et heureusement que cela se passe plutôt bien. Une fois cette contrepartie acquise, nous pourrons alors lancer la collecte des souscriptions.

Quelles sont vos attentes pour cette 9ème?édition??

Nous avons tous un seul objectif?: mobiliser le maximum de journalistes et de professionnels autour des scènes des artistes du projet pour que chacun puisse avoir le maximum de contrats et de visibilité nécessaire à son positionnement sur la scène internationale.

C’est pratiquement vital pour ces groupes qui n’ont plus que les scènes des Instituts français et de l’Institut Goethe pour pouvoir proposer un spectacle à la mesure de leurs préparations et de leurs ambitions.