13 jeunes créateurs sélectionnés pour le traditionnel défilé de clôture de ce grand rendez-vous, suivent en ce moment une formation à Yaoundé.
Le coup de ciseaux porté au patron est rapide mais précis. Les créations, sorties fraîchement des esprits fertiles des 13 jeunes stylistes choisis par le Centre des créateurs de mode du Cameroun (CCMC), organisateur du Forum des métiers de la mode et du design arrivé à sa 8e édition, rivalisent d’originalité.
Pour canaliser cette explosion de génie, la créatrice de mode allemande Michaela Engst donne quelques astuces. Elle est la formatrice de cet atelier de technique de coupe et de création prévu du 13 au 24 mars, devant aboutir de manière pratique à la confection des tenues du grand défilé de clôture du forum en mai prochain.
« C’est stressant parce que nous avons peu de temps mais beaucoup de travail. Nous allons y arriver », rassure-t-elle.
Lundi dernier dans l’une des salles du collège Notre Dame des victoires au quartier Mvog-Ada à Yaoundé, la presse invitée par le CCMC et l’Institut Goethe, partenaire de l’événement depuis huit ans, joue les petites souris.
De quoi scruter en toute discrétion mais non sans curiosité les œuvres des 13 heureux élus. Chacun d’eux part sur une base de 10 modèles : deux seront mis en vente pour souligner l’aspect développement économique de la mode prôné par le CCMC et les huit autres seront les vedettes du show final.
Le thème central du défilé de cette 8e édition est « Afropunk» ou comment souffler un vent de modernité sur un style rendant hommage à la culture vestimentaire africaine.
Organisés en groupes, ou en individuel, chaque créateur déploie son inventivité à travers un sous-thème, sous l’œil attentif et bienveillant de Michaela Engst, des « Dames de Victoire », enseignantes de couture associées au concept et de Yves Eya’a, directeur du CCMC.
Steve Bardoge a 23 ans. Cet étudiant en 4e année de Science politique est d’abord un féru de mode.
Sa vision de l’Afropunk, c’est l’androgynie. « Je l’ai choisie pour rester dans l’air du temps. Je travaille sur des vêtements amples, mais avec un côté africain.
C’est pourquoi j’ai mis des bandes et des accumulations sur des tenues évasées pour expliquer le côté rythmique africain et exprimer ainsi cette identité propre », explique-t-il. Sur une table voisine à celle de ce styliste autodidacte, Yeleza Benedicte se penche sur son projet baptisé « Mingazi Style ». « C’est du lingala, pour signifier le masque.
J’ai décidé de miser sur cet accessoire pour habiller le jeune Africain pendant les spectacles », précise Yeleza. A travers le projet Elysée, deux des 13 lauréats bénéficieront d’une bourse de formation en Allemagne et en France.