Empreinte de crabe. Le titre du nouveau roman de Patrice Nganang que JC Lattès publiera en août 2018 évoque l’emblême de l’Union des populations du Cameroun, parti politique pour la libération nationale fondée en 1948. "Le crabe est un animal qui n’est pas tellement communautaire. Quand il est dans un sac, il y a forcément une bagarre", raconte l’écrivain interrogé par Livres Hebdo lors de sa visite au CNL où l'écrivaine turque Asli Erdogan, autre auteur persécuté par le régime de son pays, était invitée pour une lecture.
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L’auteur complète ainsi ce qu’il nomme son "cycle des trois guerres". Après Mont Plaisant (Philippe Rey, 2011) et La saison des prunes (Philippe Rey, 2013) sur le Cameroun des Première et Seconde guerres mondiales, son nouveau roman revient sur la guerre civile qui a frappé le pays dès 1955 à travers la narration de récits de vie.
"Je pense que les gens sont constitués par les conflits", ajoute Patrice Nganang qui, par ce roman, cherche à exprimer "comment les gens se souviennent de ce passé".
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Accusé d’"outrage au président de la République" à la suite d’un message posté sur Facebook, Patrice Nganang est arrêté par les autorités camerounaises. Après vingt-et-un jours de prison et un procès jugé "irrégulier" par son avocat, il est libéré privé de son passeport camerounais et expulsé aux Etats-Unis. "C’était rocambolesque, amusant et effrayant", raconte-t-il soulagé. L’écrivain enseigne la théorie littéraire depuis dix-huit ans.
En janvier, il quitte l’université de Stony Brook, à New York, pour rejoindre les rangs de la célèbre université de Princeton, dans l’Etat du New Jersey.