« A la basse, Christian Obam du Cameroun ! », dit Marema. On est dans la traditionnelle phase de présentation du groupe avant la conclusion du spectacle.
La chanteuse sénégalaise et ses musiciens font la scène d’ouverture de la quatrième édition de Visa for music. Nous sommes le mercredi 22 novembre 2017 au héâtre national Mohammed V de Rabat.
La rédaction est allée à la rencontre de ce Camerounais dont on entend si peu parler dans son pays. Dans les loges, c’est un jeune homme accessible mais fatigué qui nous accueille. Rabat était la dernière date d’une tournée qui a duré un mois et qui l’a conduit en France et en Suisse notamment, aux côtés de Marema, avec qui il travaille depuis un an environ.
A 28 ans, le bassiste installé à Dakar au Sénégal trace son sillon dans un domaine qu’il embrasse dès ses cinq ans. C’est à cet âge-là que Cyrille, son frère aîné, l’initie au piano. A sept ans, le gamin commence à y jouer à l’Eglise.
Mais, son histoire avec la guitare basse commence véritablement quand il a 10 ans. Depuis, plus rien ne l’en a séparé, pas même la pression de ses parents, qui ont dû négocier pour que l’artiste mette le nez dans ses cahiers afin d’obtenir un baccalauréat littéraire et entamer des études supérieures en études bilingues et linguistique appliquée.
Mais, au bout de deux ans à l’université, Christian Obam se sent à l’étroit sur les bancs. Il commence alors l’aventure dans la musique.
Très vite, il est sollicité par des artistes comme Petit-Pays, Chantal Ayissi, Lady Ponce, Numerica, Locko, entre autres.
Sa carrière prendra un tournant important en 2013, alors qu’il travaille pour le studio d’enregistrement de la Fondation Muna à Yaoundé. Cette année-là, Youssou Ndour a un projet musical et veut une couleur panafricaine. Il pense au Cameroun.
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C’est ainsi que Serge Maboma du groupe Macase est contacté. Celui-ci recommande le jeune Christian Obam, celui que Bouba Ndour, le frère de l’autre, avait remarqué lors d’un de ses voyages au Cameroun quelque temps avant.
Christian Obam quitte donc le Cameroun, avec le saxophoniste Alain Oyono, lui aussi recruté pour le projet de Youssou Ndour. Au Sénégal, le jeune bassiste se plaît tout de suite. Il y travaille dur pour s’imposer. L’expérience avec Youssou Ndour dure jusqu’en 2015, lorsque le bassiste qu’il remplaçait fait son retour aux côtés du chanteur sénégalais.
Cette aventure l’aura mené dans de grandes salles, notamment à Paris Bercy, en France (20.300 places).
« On est resté en contact. Si Youssou a un besoin, il sait qu’il peut compter sur moi », affirme Christian Obam.
Depuis un an, c’est avec Marema, Prix découvertes RFI 2014, que le bassiste camerounais sillonne les scènes d’ici et d’ailleurs…toujours dans la bonne humeur.
Pour Christian, un retour au Cameroun n’est pas envisagé pour le moment, même s’il y pense. Mais, dans le cœur et dans l’âme, il est fier de représenter le Cameroun dans la musique métisse qu’il rencontre et qu’il transmet à travers le monde.