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Voici l'objet qu'ils ont envoyé dans mon intimité pour déterminer mon étroitesse

Certaines familles tiennent beaucoup à la virginité de la belle-fille

Wed, 3 Jan 2024 Source: www.camerounweb.com

C’est une histoire qu’on peut lire sur la page Facebook d’une blogueuse, telle qu’elle a été racontée. Elle montre à quel point les mariages forcés sont toujours fréquents dans certaines localités.

Je m'appelle Bella. Toute petite déjà, je savais que je vivais dans un monde différent, une communauté spéciale, une secte fermée au reste du monde. Nous avions nos lois et nos coutumes. Ceux qui m'entouraient étaient les personnes qui avaient toujours fait partie de ma vie. C'était ma famille. C'était ma communauté. C'était moi.

J'avais appris à être indépendante très tôt. Même si je n'avais pas connu celle qui m'avait mise au monde, je savais qu'elle n'avait pas eu le choix. On chuchotait qu'elle avait été violée. Porter ce lourd fardeau n'avait pas dû être facile pour elle.

Sita m'avait élevée comme sienne. Elle n'avait jamais fait de distinction entre ses enfants biologiques et moi. Même s'il m'était arrivé des moments de doutes, de regrets, je savais au fond de moi que Sita n'en avait jamais eus. Appartenir à cette secte fermée dans un monde moderne n'était pas une mince affaire. J'allais apprendre très tôt qu'on joue avec les cartes que nous a distribuées le destin. Mes rêves m'avaient plusieurs fois tenue éveillée.

Je savais au fond de moi que j'étais différente. Je n'étais pas comme eux... Sita m'avait interdit d'en parler. Elle avait dit que j'allais attirer le mauvais œil sur moi. J'avais peur d'être maudite. Ce qui m'arriva par la suite me fit comprendre que j'étais réellement maudite. Je n'avais que treize ans et j'étais condamnée à épouser le prophète. J'allais devenir contre ma volonté la coépouse de celle qui m'avait élevée comme sa fille. Celle dont j'avais bu à la source de son lait.

Ceci va vous sembler inacceptable mais chez nous, c'était normal et il n'y avait rien à redire. C'était un cauchemar pour moi. Comment pouvait-on épouser un homme qui avait toujours joué un rôle de père auprès de vous ? Un homme qui vous avait vu naître, vous avait donnée à son épouse et avait été le premier à vous donner votre biberon ?

Sans connaître une autre vie, j'avais compris que celle-ci était moche. Je n'avais que treize ans. Je fus tirée ce jour-là par la force vers la maison haute. Sita pleurait. La maison haute était le lieu de préparation pour toutes les cérémonies de mariage. C'était là où les matrones, les femmes du village te préparaient durant des jours à la nouvelle vie qui t'attendait. J'avais hurlé tandis que les hommes me traînaient au sol de force.

— Mèreeeeeeeeeeeee !

Sita avait tendu la main pour me venir en aide.

— Pas elle, je vous en prie, pas elle...

L'un des lieutenants lui avait répondu :

— C'est son destin. Ce n'est pas à toi de décider

— Mais Bella est une enfant.

— C'est la volonté du prophète.

Et la volonté du prophète était universelle. Elle n'était jamais contestée.

— Je ne veux pas !

Me rebiffer me condamnait déjà à mort mais sur le moment, je n'y avais pas pensé. Je voulais sauver ma vie. Le lieutenant me tira vers lui par mes cheveux. J'avais poussé un cri de douleur mais je ne pouvais pas pleurer. C'était interdit.

Il avait pris mon menton pour lever ma tête vers lui... J'avais fermé les yeux. Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux, c'était interdit. Je sentis son souffle sur ma nuque qui me brûlait.

— Bella, tu sais que tu n'as pas le choix n'est-ce pas ? Je te conseille d'être plus pondérée dans ta réaction devant les autres. Tu sais que je ne donnerais pas chère de ta peau sinon. Tu es encore jeune. Estime toi heureuse que le prophète t'ait choisie. Certains tueront mère et père pour ça. Sois fière d'avoir été l'élue. Le prophète prie depuis dix ans pour la prochaine épouse. Tu as l'immense honneur que les dieux t'aient choisie.

J'avais surtout la malchance d'être née chez les barbares, ça je ne pouvais pas le dire. J'étais condamnée. Nous étions dans la maison haute et là, se trouvaient déjà six vielles qui avaient pour rôle de préparer la jeune mariée à sa future fonction d'épouse. J'en avais toujours entendu parler sans y prêter attention. Curieusement, je n'avais jamais pensé au mariage.

Ayant vu mes sœurs aller en mariage très jeunes, j'aurais dû savoir que mon tour arriverait un jour. Je ne savais pas que ce jour était si proche. On ne nous disait pas dans nos livres ce que voulait dire le mariage... La seule image que nous avions était celle d'un homme et une femme vivant ensemble qui allaient avoir des enfants.

Je ne savais même pas comment ces enfants étaient fabriqués. À l'école, l'instituteur disait que les parents s'enfermaient dans une chambre et revenaient avec un enfant qui grandissait dans le sein de sa mère. Aucune autre information ne filtrait. Je ne savais pas exactement ce qui m'attendait sauf que je refusais de devenir l'épouse d'un homme.

J'avais vu Sita trimer, souffrir, pleurer tous les soirs. Et les autres femmes de la communauté n'étaient pas mieux loties… Je savais intrinsèquement au fond de moi que ce n'était pas ma voie. Sans l'avoir expérimenté, je refusais le mariage.

Mais personne n'avait demandé mon avis. Avant que je n'entre dans la maison haute, le prophète s'était dirigé vers moi en souriant.

— Bella, nos noces seront prêtes dans quelques jours. Je te fais l'immense honneur d'être mon épouse.

— Mais père…

Je l'avais toujours appelé père comme le reste de sa progéniture. Pour les autres, il était le guide.

— Nous allons nous marier Bella. Appelle-moi le guide. Il n'est plus nécessaire de m'appeler père. Désormais, j'aurais un rôle plus précieux dans ta vie autre que celui d'un père. Nous serons Unis.

Il souriat. Je le regardais. Pendant une fraction de secondes, il me vint à l'esprit d'effacer ce sourire narquois de son visage. Qu'en aurait-il pensé ?

Je ne me serais jamais risquée à faire une chose pareille… Je n'étais pas suicidaire. Je ne voulais pas encore mourir. Je fus poussée comme un fardeau dans la maison haute… Les préparatifs duraient une dizaine de jours. À la sortie de là, les noces étaient célébrées. La lourde porte en métal qui se refermait derrière moi marquait ainsi un tournant décisif dans ma vie.

Dans la maison haute, ce n'était pas seulement les matrones qui y officiaient. Il y avait aussi la première épouse du guide qui était celle qui devait vérifier que tout était bien fait comme il le fallait. Nous avions aussi les bénévoles, des jeunes filles qui donnaient un coup de main afin que tout se passât bien... Parmi elles, il y avait Blanca. Blanca avait dix-sept et était la fille de l'unique forgeron de la communauté.

Je ne la connaissais pas vraiment. Elle avait été à l'école avec ma sœur aînée. Elle s'était mariée l'année précédente mais son mariage n'avait pas bien duré, son mari était tombé de la bicyclette et était mort. Un fait divers qui avait créé des vagues et avait instillé un peu d'action dans cette communauté si fade.

Blanca disait à qui voulait l'entendre qu'elle désirait devenir la prochaine épouse du prophète. Personne ne l'ignorait. Contrairement à la société dite moderne, chez nous, la sixième épouse était la plus honorée et la plus vénérée. Le chiffre six avait une symbolique très puissante dans la communauté. Il exprimait à la fois la puissance, le courage et la victoire… J'étais née un six du mois ! Lorsque je vis Blanca, je me dis qu'elle devait être bien heureuse d'avoir échappé à ce mariage qui n'avait aucun sens. Blanca s'était approchée de moi. Elle m'avait murmuré à l'oreille.

"Fais attention à toi Bella. Un accident est si vite arrivé. Tu m'as pris mon mari. Tu vas le regretter ! Surveille tes arrières". Je n'avais pas eu le temps de m'exclamer. Elle était déjà loin. Personne ne l'avait écoutée. Elle avait chuchoté assez bas pour que je sois la seule à l'entendre. Je m'étais mise à trembler.

J'aurais bien voulu lui céder ma place si ça avait été possible. Maintenant, je devais réfléchir à comment échapper à ce mariage et à Blanca ! La madré, c'était ainsi qu'on appelait la matrone en chef m'avait regardée attentivement. Elle avait demandé que je sois déshabillée. Je fus inspectée sous toutes les coutures comme une bête qui devait trouver preneur.

Seule Sita m'avait déjà vue nue. Je voulus recouvrir ma poitrine déjà généreuse de mes deux mains.

— Baisse les mains

M'avait-on ordonné.

La madré s'était mise à regarder. Je ne savais pas ce qu'elle recherchait. À l'aide de ses mains, elle essayait de faire le tour de mon bassin.

— Tu auras des beaux enfants. Ta hanche est déjà assez large pour en porter un.

Conclut-elle.

Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire.

Elle avait ensuite évalué chaque centimètre de ma peau avant de revenir sur mon visage qu'elle fixait. La madré n'avait pas un âge connu. Elle semblait avoir traversé les siècles. Elle avait un visage inexpressif comme la plupart des habitants. Tu ne pouvais pas savoir quand elle était contente ou en colère. Son expression fermée ne laissait pas place à la discussion.

— Tu seras mariée dans dix jours Bella. Tu dois savoir ce qu'un homme et une femme font dans un lit.

Ma curiosité était piquée au vif. Même si je ne pouvais pas lui dire que j'allais trouver un moyen pour m'échapper avant ces dix jours, j'avais la possibilité de percer ce mystère derrière le mariage.

— Oui Madré...

J'avais baissé les yeux.

La madré fit venir devant moi plusieurs objets. Je ne savais pas à quoi ils devaient servir. Elle prit une couperelle ronde, qu'elle accompagna d'un long morceau de bois gros et bien taillé.

Elle m'ordonna

— Regarde !

J'avais levé la tête

— Voici ce qui va se passer. Ce morceau de bois devrait entrer dans cette coupe pour creuser.

Je n'avais rien compris. Même si elle mimait les gestes censés représenter l'acte en lui-même, tout était flou pour moi.

Finalement, je fus déçue. Je n'avais rien retenu.

La madré ne se découragea pas. Elle avait tout son temps.

— Bella, retiens ceci : Le guide a toujours raison. Tu ne le contredis pas. Tu occuperas la sixième place. C'est un rang d'honneur. Tu lui feras son petit-déjeuner tous les jours. Tu ne lui diras jamais rien qui puisse le fâcher. S'il a tort, tu t'excuses.

Si tu as tort, tu t'excuses. Ton rôle est de rester en retrait, six pas derrière lui. Tu ne feras jamais rien qui puisse le mettre en colère au risque de nous punir tous. Tu liras le livre des commandements pour le satisfaire. Il sera ton livre de chevet après notre bible.

Je ne savais même pas qu'il y avait un livre où était détaillé tout ce qu'il fallait faire pour contenter le prophète.

Je compris ce jour-là qu'il n'était pas qu'un homme, il était "dieu".

Il était le dieu de la secte !

La madré avait conclu en disant :

— Nous allons vérifier que tu es toujours vierge avant toute préparation.

Elle demanda à ses aides de m'installer sur le dos au lit...

Je voulus protester mais c'était impossible.

Elles écartèrent mes jambes et je vis la madré s'avancer avec un objet en main : C'était un œuf !

— Mais… Voulus-je demander

— Tais-toi Bella… Je vais t'envoyer ceci pour me rassurer que tout est encore en place.

Ceci comme elle le disait était cet œuf qu'elle allait envoyer au plus profond de mon intimité…

Je me mis à hurler.

Comment allais-je sortir de ce cauchemar ?

Source: www.camerounweb.com