We are sick of using Molière or Shakespeare language in songs - Neg Bello

Neg Bello

Sun, 17 May 2015 Source: kamermoov.com

Neg Bello, l’auteur du tube du moment Perika à djoss avec nous.

Bonjour Neg Bello, ça va ?

A l’aise Massah, suis au calme !

D’où t’es venu l’inspiration de faire ce tube Périka?

C’est une agression contre ma personne qui avait tourné au vinaigre. un soir je sortais du boulot en costume à peine j’open ma voiture, que je ressens la pression d’un bout de poignard dans mon dos accompagné d’une voix grave qui me disait; « a sayyyy hein poutam for yia darso » en une fraction de seconde je me suis retourné et lui ai mis une clé de soumission en criant « you don born sep perika you want sicia don kart look out perika you naba born sep », alors sur le coup non seulement il était éberlué, dépassé par la tournure des évènements il se tordait de douleur en me suppliant dans ce terme « a beck ma grand adi beck you anobi know say you be don grand abi mimba say you be mougou Babylone ».

Je tiens quand même à rappeler que j’ai grandi dans un quartier de la ville de Douala ou l’on trouvait du tout-venant les ndoss de tout Acabit la proximité avec ces types de personnages m’ont forgé un moral d’acier du coup pour m’impressionner dans la street il en faut plus. C’est de cet événement que j’ai eu l’inspiration pour faire ce tube.

Ton rap est fait en quelle langue et pourquoi?

Mon rap est fait en macro talk ou crotalk comme ça se prononce dans la street, c’est un langage qui est plus utiliser par les don-man, les boys for heur diable, des cut mboko, dans les terres et des down blues. J’ai voulu marquer la différence avec les autres artistes tout en restant original en utilisant un langage qui est propre à nous, il y en a marre aussi de toujours utiliser la langue de Molière ou de William Shakespeare tout le temps dans nos chansons. Je pense que ce langage est une richesse pour nous autres jeunes camerounais de la nouvelle génération, on gagnerait mieux à s’impliquer davantage pour s’accaparer cet héritage qui nous a été légué par des anciens.

C’est vrai qu’il ya le pigin et le camfranglais mais aussi le crotalk dont LAPIRO NDINGAMAN de regretter mémoire à qui je rends d’ailleurs hommage à la fin de ma vidéo, il fut l’un des précurseurs de ce langage.

Que penses-tu des autres artistes qui font dans le même style que toi?

Je pense que ça ne peut que contribuer à enrichir le paysage rapologique du Kamer. Il faudrait juste qu’ils trouvent une ligne artistique qui leur est propre, pour ce qui est de moi, c’est déjà fait.

Ton clip est déjà out, stp dans quel contexte as-tu réalisé la vidéo du tube PERIKA?

Déjà ça n’a pas été facile de réunir tout ce beau monde sur un même plateau de tournage, le casting a été un peu compliqué au niveau des acteurs et figurants car il a fallu qu’on parcours plusieurs ghettos pour dénicher la crème des vrais visages du ghetto. Pour les plans les gars étaient dans leurs quotidiens de tous les jours sans rien forcer. (riiire je ne peux pas vous en dire plus riiire).

Quel est l’importance de faire une vidéo de haute facture de nos jours?

Pour hausser le niveau du hip-hop au bled, il faut faire des vidéos de haute facture, pour mieux mettre en image ces lyrics, captiver le public afin de mieux se vendre.

Le clip se porte-t-il bien dans les bacs ?

Oui pour le moment il y a un bon retour car les gens m’appellent, me big up, et je peux te dire que tous ces encouragements me donnent un plus de viagra et me poussent vraiment à aller plus loin.

Un album en vue ?

Album, non pas pour le moment, je pense que je vais enchainer avec un autre single pour l’album ça sera après.

Comment perçois-tu l’industrie de la musique camerounaise dans 2 ans ?

Si mes collègues artistes ne travaillent pas un peu plus le fond dans ce qu’ils font et des thématiques abordées, nous ne pourrons que aller plus profond que nous ne sommes déjà.

De plus en plus d’artistes accompagnent leur tube de produits dérivés (tee-shirts) comment expliques-tu ce phénomène ?

Je ne sais pas ce qui motive les autres artistes à se lancer dans des produits dérivés, mais pour ce qui est de ma personne, c’est une façon de partager mon concept avec mon public, question qu’ils s’approprient mieux ma vision artistique.

Le public te connait plus comme un chanteur gospel et rnb, pourquoi avoir changé d’identité musicale?

D’abord je tiens à rappeler que je suis rappeur à la base. Il y’a de cela deux ans qu’un nodule cancéreux m’a été diagnostiqué sur les cordes vocales gauches, qui a réduit mes capacités vocales à 25%, ce qui m’a d’abord écarté du game pendant un bon bout pendant. Pour la thérapie, fallait que je trouve un moyen de revenir dans le game, du coup je me suis retourné vers mon ancien amour LE RAP. Mais je garde toujours espoir de pouvoir un jour retrouver mes capacités vocales à 100% et de pouvoir à nouveau chanter, avec l’aide du CRÉATEUR ça va aller.

C’est quoi « NGANGOUM », ça veut dire quoi ?

ñgañgoum c’est la hyène en langue de chez nous. J’aime la hyène pour son opportunisme sa puissance et sa résistance, d’ailleurs c’est le seul mammifère terrestre capable de broyer des os d’éléphants et de girafes.

C’est pour cela que, les excréments de hyène ont toujours une couleur blanche, liée au fort taux de calcium (issu des os) et aussi d’où je viens beaucoup d’initié utilise la hyène comme Totem.

Merci PERIKA (rires), et bon vent pour la suite!

C’est moi qui vous remercie pour tout ce que vous faites pour notre Culture Urbaine.

Source: kamermoov.com