L’artiste internationale, Sally Nyolo sera effectivement présente au festi- bikutsi qui se tiendra du 16 au 21 novembre prochain.
Cette icône de la musique camerounaise a déposé son mvet à Yaoundé et culturebene vous l’offre dans le cadre d’un entretien.
Bonjour sally Nyolo ; Apres 20 ans de carrière que ressens-tu du faite de ton invitation pour la première fois au festi-bikutsi ?
Je vais dire enfin ! Voila le festival de ma maison. Voila ce pourquoi je me suis battu pendant 20 ans de carrière ! Oui, ça fait 20 ans que je crie sur toutes les scènes du monde. Et partout, le bikutsi est un rythme festif, le bikutsi est un rythme joyeux, le bikutsi est un rythme humain, le bikutsi est un rythme électronique, qui se partage.
C’est le jazz, c’est la soul… Donc, quand j’ai reçu l’invitation du festi bikutsi, j’ai dit, enfin ! Enfin un cadre où je vais pouvoir vivre le bikutsi, le chanter, bref participer à ses mets qui vont être de bonnes préparations et qu’on donnera à déguster à tout le public.
Quelle conception faites-vous du Bikutsi en tant que musique ?
Je voudrais que le bikutsi passe pour être une musique savante car dans son essence, il était une musique savante. C’était une musique dans laquelle, on appelait l’esprit, l’esprit est né du bikutsi, l’esprit du cœur de la forêt ; c’est donc de la science, on y avait recours avant de parler aux gens.
On se levait et on parlait, on ne parlait pas aux gens n’importe comment. Quand on dit ‘’bia kut si’’, les femmes faisaient des réunions de ‘’bia kut si’’, c’était tellement intense, c’était tellement fort qu’il fallait beaucoup d’émotions pour accompagner tout ça. Les « émotions », c’était ça le son de leurs cœurs, c’était ça le verbe qu’elles allaient utiliser dans les assemblées de ‘’bia kut si’’.
Et je voudrais ramener cette notion de musique savante, pour que quand on parle du bikutsi, que l’on réintroduise cette valeur fondamentale, cette valeur qui est la racine même de cette musique qui est devenue populaire. La musique que je chante, c’est le soleil, c’est le bonheur.
Qu’apportez-vous de nouveau pour ce festi 2015?
Je suis arrivée avec Djelley Moussa Diawara. Lui et moi allons unir nos voix pour ce festi, et c’est deux Afriques inspirées par deux africains eux-mêmes. Nous allons unir nos voix à travers le kora et le mvet pour raconter l’histoire des mandingues et des bantous.
Ce sera pour nous une façon de raconter les traditions et les cultures africaines. C’est l’essence du ‘’bia kut si’’ –excusez-moi de ne plus dire bikutsi-, mais ‘’bia kut si’’ parce que c’est vraiment une réunion.
Vous avez remporté le prix RFI en 1998, quel conseil à l’endroit de votre jeune sœur ou fille Sanzy Viany, finaliste 2015?
S’il y a de la place pour un, il y en aura pour deux, trois etc. Donc on espère que le Cameroun, qui depuis longtemps n’avait plus brillé, brillera cette année de nouveau grâce à sa jeune et talentueuse représentante.
Moi j’aime les gens qui gagnent des prix, donc, je souhaite bonne chance à Sanzy Viany. Tous ces artistes ne chantent pas forcément du bikutsy mais ils sont issues des richesses culturel du grenier camerounais parce qu’il est riche et c’est ce qui est fantastique.
Comment faites-vous pour garder le sourire durant toutes ces années ? La jeunesse montante ne vous inquiète-elle pas ?
Les jeunes qui arrivent tout le temps, moi ça me fait plaisir ; un artiste comme moi fait des découvertes, tend le micro, tend la perche, donne la main, pour vous dire que j’ai encouragé pas mal d’artistes. Jai produit pas mal d’artistes aussi, pas seulement des camerounais, mais des Japonais et autres… Il n’ya aucune jalousie à avoir.
Chacun a son petit quelque chose qui fait la différence et enrichi la musique, donc il n’ya aucune jalousie à avoir. L’année dernière, je remportais encore des prix aux USA, en France… J’espère que les autres artistes ne sont pas jaloux et qu’ils ne disent pas : « Mais pourquoi elle ne va pas se reposer ? ». L’artiste reste jeune tant que l’expression reste en lui.
Alors sally, quel est votre agenda après le festival ?
Apres le festival, je serai le 04 décembre à Paris avec le groupe Trio, le collectif 13, pour mes 20 ans de carrière. Princesse Erika, Jacky Chlin, Toure Tounda, et beaucoup d’autres artistes seront de la partie. Manu Dibango qui débarque sur scène sans me prévenir, je vais lui demander de débarquer comme d’habitude.
Ce jour-là « Elle » (disparue malheureusement après avoir eu un succès fabuleux), Terry Moise, qui m’a rappelé un peu ma tante Man terre que j’avais chanté. Elle avait une belle chanson : Les yeux de Michelle. C’était une afro américaine qui est venu en France, Elle a eu ce grand succès, elle est décédé toute seule du haut de son succès dans une chambre d’hôtel, un peu oublié par les médias.
Jai donc décidé de demander à mes amis d’interpréter cette chanson ce jour là, comme ils veulent, comme ils la sentent. L’agenda est long, on nous attend au canada l’année prochaine, à Londres, puisque ‘’Mvet Kora’’ va sortir l’année prochaine. C’est une chaine de concert qui est en train d’être monté pour ce projet. Ne ratez pas le rendez, si tu veux voir Sally sur scène, ça va se passer au festi-bikutsi 2015, d’abord.