Culture

Actualités

Sport

Business

TV / Radio

Afrique

Opinions

Pays

Bassek Ba Khobio, le cinéma dans l’âme

Bassek,delegue Generale Du Festival Respecté par ses pairs cinéastes d’Afrique et du monde, Basseck Ba Kobhio s’est aussi remarqué

Lun., 1 Oct. 2018 Source: Jean Christian Bernard Nselel

Au Cameroun, il fait partie de ces personnes qu’on ne peut omettre de citer lorsqu'on parle de culture. Le Cinéma c’est son domaine. Au départ il n’y était pas prédestiné. Ses études en sociologie et en philosophie auraient pu le conduire à une longue carrière dans l’enseignement des sciences humaines. Mais le destin faisant, il se découvrira une autre voie. Celle du cinéma. Talentueux et appliqué, il va en l’espace de dix ans se construire une réputation internationale. Aujourd'hui, ses œuvres font de lui l’un des cinéastes les plus influents d’Afrique francophone.

Ce cinéaste des premières heures au Cameroun est né en janvier 1957 à Nindjé un petit village situé dans la commune de Ndom, région du Littoral. Il est reconnaissable à travers une casquette qu’il arbore presque toujours. C’est sa marque de fabrique. Une partie de son enfance demeure malheureusement éclipsée par son succès qui est survenu à l’aube des années 1990. Cependant, des souvenirs de cette partie de sa jeunesse laissent croire qu’il était brillant dans tout ce qui se rapprochait à l’art et à la littérature.

Vers les années 1980, il quitte la faculté pour se concentrer dans le cinéma où une brillante arrière l’attend. Délaissant ses études en sciences humaines, il va travailler comme assistant sur un bon nombre de documentaires produits par le ministère camerounais de la Culture et de l’Information. C’est en 1987 que tout commence pour lui. Cette année là, il officie comme premier assistant sur le projet “Chocolat”, un film français tourné au Cameroun et réalisé par Claire Denis. Le film en question obtiendra une palme d’or au festival de Cannes en 1988.

Fort de cette première expérience, deux années plus tard, il va réaliser son premier film. Un court métrage documentaire qui s’appelle “Festac”. Quelques années après, en 1991, il va commettre “Sango-Malo”, un long métrage qui va faire décoller sa carrière. Sango-Malo est en effet, une adaptation du roman éponyme qu’il a lui même écrit.

Le film Sango Malo met en scène, Bernard Malo Malo, un jeune enseignant fraîchement sorti de l'école normale des instituteurs. Ce dernier est nommé au village de Lebamzip. Jeune instituteur libertaire, il révolutionne sa classe à causes de ses méthodes “subversives” ( il emmène ses élèves dans les champs, les initie à la politique, leur parle de sexualité...). Dans la même école où il enseigne, se trouve un directeur qui approche de la retraite. Les deux hommes appartiennent à des générations différentes et ont des méthodes opposées. La méthode du jeune maître n’est pas du goût du directeur et de quelques autorités traditionnelles du villages... . Le film remportera le Prix du Public au Festival du Cinéma Africain de Milan.

Déjà célèbre, en 1995, il réalise “Le Grand blanc de Lambaréné”, dont il a également écrit le scénario. La même année, il produira et jouera dans “Le Maître des éléphants” avant de fonder vers les années 1997, le Festival “Écrans noirs”.

Porté par l’association Ecrans Noirs ce festival a pour but de promouvoir et de valoriser le cinéma d'Afrique et du Monde Noir. L’association Ecrans Noirs sera reconnue manifestation d’utilité publique en 2016 par le président Biya. Le festival quand à lui se tient toujours chaque année au début du mois de juin dans la capitale camerounaise. Il permet de découvrir des grands cru du cinéma africain à chacune de ses éditions.

Dans les cordes de Bassek Ba Kobhio on retrouve aussi des productions comme “Le silence de la forêt” qu’il a produit et réalisé en 2003 avec Didier Ouénangaré. Ce chef d’oeuvre raconte le combat mené par un homme aux côtés des pygmées Babingas.

LIRE AUSSI: A quand un featuring au féminin?

Le cinéma étant un domaine qui requiert une forte aptitude à l’écriture, Bassek Ba Kobhio est également l’auteur d’un essai, Cameroun, la fin du maquis ?, et d’un recueil de nouvelles intitulé Les Eaux qui débordent.

Respecté par ses pairs cinéastes d’Afrique et un peu du monde, Basseck Ba Kobhio s’est aussi remarqué par ses sorties médiatiques un tout petit peu critiques sur la situation politique de son pays.

Ouvert à la transmission des acquis il a pu formé plusieurs jeunes camerounais aux métiers du cinéma. Un brin entrepreneur, on lui doit chaque année des dizaines d'emplois temporaires qu'il offre aux jeunes durant le festival Ecrans noirs.

Source: Jean Christian Bernard Nselel