« Qu’est-ce que je perdrai à partir ? », question d’une femme qui n’est pas heureuse dans son foyer. Son histoire à elle, elle la raconte sur les réseaux sociaux.
Cela fait 12 ans que je suis dans cette relation et 6 ans que je vis dans cette prison où souffrance, pleurs et nuits blanches sont devenues mes compagnons de chaque jour. Je souffre continûment depuis que je suis ici. Je ne sais plus ce que c’est que sourire, Rire aux éclats. Je ne me rappelle plus le goût qu’a le bonheur, je ne reçois ni tendresse, ni affection ni amour ni mots doux, ni compliments…
Si, les compliments j’en reçois des collègues au travail. Est-ce que ton mari t’a vue quand tu sortais ce matin ? Waouh tu es trop belle dans ta robe… Rien que des insultes, des dénigrements… Je regrette tellement cette vie de bonne fille que j’ai menée jusqu’ici. À quoi bon d’avoir choisir de ne connaître qu’un seul homme. À quoi bon continuer à s’habiller, se comporter, marcher comme une femme mariée quand je sais que je ne le suis pas réellement et que je ne serai jamais.
À quoi aurait-il servi que je repousse tous ces hommes qui me couraient après à mes 19-23 ans pour rester fidèle en présence et derrière cet homme ? Dehors, j’arbore fière allure, je marche droit dans mes bottes comme si je vivais dans un foyer heureux et paisible. Au boulot, les gens n’arrêtent pas de faire allusion à mon statut, comme toi, comme ta famille… et au fond je me dis s’ils savaient.
Je donnerai tout pour être à la place de n’importe lequel d’entre eux, au moins je vivrai libre et heureuse. Je n’ai personne avec qui parler, raconter comment je me sens, combien je suis triste et malheureuse. Je n’ai pas d’amie car on m’a appris que pour être une bonne fille et bonne femme au foyer, je ne devrais pas me lier d’amitié.
Parfois quand je suis triste et que j’ai l’impression de suffoquer, que mon cœur va s’arrêter, je m’habille avec l’envie de sortir puis après je me mets à tourner, où irais-je ? Je n’ai pas d’amie, aller m’asseoir seule quelque part ? Un idiot s’approchera pensant que je recherche de la compagnie. Chaque jour qui naît, une partie de mon être décède.
J’ai de la famille mais je me sens plus seule qu’une orpheline. J’en suis arrivée à un niveau où j’ai besoin de parler mais vraiment d’extérioriser ce que je vis mais on ne me donne même pas le temps de parler de mes maux. La femme n’a pas le droit de se plaindre dans notre société, dès que tu commences on te coupe soit disant que ça va être long. J’accumule encore et encore, je garde tout pour moi et je ravale.
Moi je ne fais rien de mal, je ne trompe, je ne parle pas à mes collègues en dehors du boulot, je ne sors pas, jamais je ne laisse la vaisselle ni le linge sale, je cuisine quelle que soit la situation mais à la fin tout se retourne sur moi, lui il fait des choses et à la fin je suis celle qui est triste, se remet en question, en gros la fautive. Les jours importants comme mon anniversaire, la st Valentin ou la fête des mères, je ne m’attends à rien venant de lui, pour moi à la maison, ce sont des jours ordinaires car rien ne se passe jamais.
Mais depuis deux ans, c’est carrément autre chose. La veille de ces jours-là, tout peut aller à merveille jusqu’au petit matin, vers l’heure du déjeuner on crée une tension invivable comme une dispute imaginaire dans laquelle je ne me retrouve pas et on me mine, j’ai beau chercher je ne trouve rien, à la fin je me dis peut-être que j’ai inspiré trop lentement ou expirer trop fort mais de toute façon j’ai dû faire quelque chose.
Cette année, à la fête des mères, on rigolait bien et à un moment je demandais qu’est-ce qu’on allait manger. Thierry pat, Il me répondait pas, je ne savais pourquoi mais j’ai décidé toute seule et cuisiner. À la fin du repas, j’ai sorti une bouteille et suis allée me prendre une bière, bu en me disant « ma belle tu es une mère formidable et tu mérites tout au moins une bière pour toutes ces tâches que tu accomplis seule ». Quand je pense que cette bière n’importe autre personne croisant mon chemin ce jour-là me l’aurait offerte. Les jours de fêtes sont pour moi des jours de lamentation.
Je dis vouloir partir, tout le monde trouve que je vais à l’extrême, mon père promet de me renier. Aucune compassion envers mon être et ce que je peux ressentir. Que deviendront aussi mes enfants si je décide de m’en aller ?