C’est l’information que révèle le journaliste politologue Boris Bertolt dans sa chronique ‘Le scoop de la matinale de lundi’ ce matin.
Le journaliste indique que le Cameroun pourrait bientôt faire face à un soulèvement populaire.
« Loin des bombardements russes sur l’Ukraine, la peur d’un soulèvement populaire gagne progressivement les services de renseignements au Cameroun », indique le journaliste.
La rédaction de Camerounweb vous propose l’intégralité de son scoop.
En effet, les agences spécialisées s’inquiètent des probables retombés de la crise ukrainienne au Cameroun dans un contexte de tensions socio-politiques. En effet, des notes d’informations et d’analyse ont été élaborées pour transmission à la présidence de la République du Cameroun afin de prévenir sur les risques sécuritaires qui pèsent sur le Cameroun. Plus particulièrement un soulèvement populaire à l’instar de ce qui s’est produit en février 2008.
Au cœur des préoccupations des agences de renseignement, l’augmentation du cout blé qui aura un impact sur les prix des produits de premières nécessité à savoir ; farine, riz, et autres. Une augmentation qui entrainera avec elle l’inflation rendant la vie des populations encore plus difficile.
En effet, le blé vendu au Cameroun qui sert à fabriquer un aliment de base à l’instar du pain est principalement importé de Russie ( 1er producteur mondial ) et d’Ukraine. Bien qu'il ne produise que 30 à 32 millions de tonnes de blé par an, soit 4% de la production mondiale, l’Ukraine exporte plus de 60% des quantités produites sur son sol. Résultat, le pays est le quatrième exportateur mondial de blé. La semaine dernière, les couts du blé qui augmentent depuis la pandémie de la COVID 19 ont connu une nouvelle accélération la semaine dernière dès les premières attaques de la Russie contre l’Ukraine.
Le Matif qui est la référence incontournable du marché du blé à la bourse a connu une augmentation 40 euros entre mercredi et jeudi dernier. Le prix du sac de blé est passé à 390 dollars (217 800 Fcfa) auquel 80 dollars de fret. Pour un total de 470 dollars soit 258 000 Fcfa. Or il y a encore un an les prix déjà en augmentation oscillaient autour de 165 000 Fcfa. Avec la guerre, navires ne peuvent plus se rendre en Ukraine pour charger les cargaisons. Les sanctions internationales réduisent ou empêchent les entreprises de commercer avec la Russie.
Dans ce contexte, les meuniers camerounais qui depuis des mois mettent en garde le gouvernement sur les risques d’une pénurie du blé sont contraints d’augmenter les prix pour maintenir leurs approvisionnements. Une solution envisagée du côté de la Côte d’Ivoire. Le risque imminent au Cameroun est une pénurie du blé. Les stocks qui restent actuellement ne peuvent permettre de tenir que pour une durée d’un mois et demi.
Est-ce que cela devrait être une surprise pour le gouvernement camerounais ? Non. Car, dès octobre 2021, le GICAM a mis en garde le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana sur la situation chaotique dans laquelle les importateurs camerounais de blé se trouvent. Mais quelques semaines avant, IFACO, le principal fournisseur suisse de blé au Cameroun a rencontré le 14 septembre 2021, Luc Magloire Mbarga Atangana pour lui dresser l’état du marché du blé dans le monde et les problèmes auxquels sont confrontés les hommes d’affaires camerounais.
Malheureusement, aucune mesure gouvernementale sérieuse n’a été prise. Au risque d’attendre le chaos. Désormais, ce sont les agences de renseignement qui montent au créneau pour empêcher un soulèvement populaire.