Election 2018: Akéré Muna reçoit le soutien des Evêques

Akéré Muna Sudouest7 L’institution catholique est actuellement le meilleur acteur pour jouer l’arbitre

Thu, 30 Aug 2018 Source: RÉMY NGONO

? Nous invitons tous les chrétiens et tous les citoyens à ne pas se résigner et à ne pas céder aux préjugés selon lesquels les résultats sont déjà connus, mais à aller voter pour doter notre pays des dirigeants responsables et intègres ?, écrivent les évêques de la conférence épiscopale du Cameroun. Pas besoin de faire des études de théologie pour comprendre que les hommes d’église envoient un message sans parabole aux électeurs camerounais de se débarrasser de l’ancien cabot qui a conduit depuis 36 ans le Cameroun dans la déchéance économique d’une rare indigence, et une sévère guerre.

Dans leur lettre paroissiale, les évêques dressent le portrait robot du guide éclairé qui pourrait endosser le rôle de Moïse pour conduire et reconstruire le Cameroun. Comme critères requis, le nouveau président, architecte du futur Cameroun, devrait être au milieu de la balance pour résoudre la crise anglophone; être ennemi juré de la corruption et des inégalités sociales; maîtriser les arcanes des défis judiciaires; avoir une expérience internationale, etc.

Des 9 candidats sur la ligne de départ, chacun veut arborer le dossard numéro 9, celui du buteur, et s’imagine vainqueur de la présidentielle. Les griots de Paul Biya alias le vieux Lion, l’ont déjà déclaré champion avant même de chausser ses crampons des jongleries des buts hors jeu. Joshua Osih croit réussir le coup de scorpion de Fru Ndi en jouant seul comme en 1992. Maurice Kamto, après avoir dribblé ses coéquipiers du régime, court à tout-va pour tirer le penalty contre son ancien camp. Cabral Libii et Serge Espoir Matomba gonflent leurs beaux biceps de jeunes cracks pour soulever le trophée devant leurs aînés . Maintenant l’avant-match se joue entre les fans de Cabral Libii et Maurice Kamto qui se font de vilains tacles sur les réseaux sociaux. Dr Ndam Njoya, le médecin-sélectionneur de l’opposition, attend la fin du carnage pour récupérer les blessés et les cadavres. Les autres candidats d’opérette attendent le début du mercato pour se lancer dans le clientélisme et se faire acheter comme le gang d’aigrefins du G20 .

L’effectif de l’opposition camerounaise est qualitatif. Certains déroulent des projets utopiques avec des mots succulents comme du petit lait qui soulent leurs fans et leurs militants comme la vodka mélangée au vin de raphia. Mais quand on prend en considération les principales recommandations chirurgicales de la conférence épiscopale qui représente 38, 4% de la population, la première préoccupation est la résolution de la crise majeure qui sévit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Et pour cela, il faudrait un candidat peut servir de trait d’union entre Camerounais francophones et Camerounais anglophones qui se sentent marginalisés au sommet de l’État ? Qui est la solution? Peut-être Joshua Osih, candidat du SDF, le parti qui y est fortement implanté, ou Akere Muna de la plateforme Now , qui veut pérenniser l’héritage de son père, pionnier de la réunification de la République fédérale, et qui vient d’attirer dans ses rangs le parti historique UPC .

Deuxième condition, il faudrait un visage issu du cercle vertueux de la lutte contre la corruption. Qui présente le meilleur inventaire en la matière ? Le Dr Adamou Ndam Njoya dont la probité morale est connue et reconnue ou Akere Muna, fondateur de la branche de l’ONG Transparency International en 2000 au Cameroun et président du Conseil International de lutte contre la corruption.

Troisième condition, il faudrait une carte de visite et une notoriété internationale pour ramener les investisseurs étrangers. Peuvent postuler, Maurice Kamto qui a déjà fait ses preuves à la CIJ et a des bras longs comme son cv. Adamou Ndam Njoya qui a été le premier directeur de l’IRIC et dont plusieurs ministres ont été ses étudiants. Akere Muna qui a été le premier élu du Conseil Économique , Social et Culturel de l’Union Africaine, membre du groupe de haut niveau pour les flux financiers et illicites en provenance d’Afrique, Officier aux sanctions à la Banque Africaine de Développement, etc.

Quatrième condition, maîtriser les couloirs fonciers de la Justice. Ancien ministre, Maurice Kamto en connaît jusqu’aux fonds des tiroirs , même si cela lui vaut aujourd’hui des soupçons de connivences et des marchés problématiques. Il y a Akere Muna, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, premier président de l’Union Panafricaine des Avocats.

Selon International Crisis Group, l’institution catholique est actuellement le meilleur acteur pour jouer l’arbitre, organiser le dialogue entre les insurgés et le gouvernement camerounais. Et pour l’élection présidentielle, la Conférence épiscopale du Cameroun a aussi son mot à dire. Selon ses critères, Paul Biya , artisan de la guerre, est déjà disqualifié. En mars 2016, le cardinal Tumi avait demandé au chef d’État d’aller se reposer.

Sur la base du portrait robot du futur président qu’ils ont dressés, les évêques voteraient Akere Muna à une majorité écrasante. Mais Paul Biya, sans programme ni bilan , ne compte que sur ses arbitres corrompus d’ELECAM , de l’Administration Territoriale et de la Justice pour se proclamer vainqueur. Comme le déclarait Monseigneur Kleda dans la Nouvelle Expression: ? si réellement le président Biya aime ce pays, il penserait plutôt à une transition pacifique (…) Je suis convaincu que s’il y avait les élections libres et démocratiques au Cameroun, la vérité sera surprenante ?.

Auteur: RÉMY NGONO
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