Grand prix Chantal Biya: comment le Cameroun a triché

Grand Prix Cycliste Chantal Biya Grand Prix cycliste Chantal Biya

Tue, 18 Oct 2016 Source: Ludovic Ngouéka

La seizième édition du Grand prix cycliste Chantal Biya qui s’est courue du 12 au 16 octobre 2016, aura vu neuf équipes concourir avec des effectifs différents au départ. Alors que toutes les équipes étrangères alignaient cinq cyclistes chacune, les deux équipes camerounaises, la Snh et l’équipe nationale, en avaient six chacune, comme d’habitude. Une situation qui, apparemment, n’a pas posé de problème pour les concurrents. Et pourtant, Jean Pierre Coppenolle, commissaire Uci de cette édition, l’a dénoncée ouvertement. «Lors de la réunion, j’ai expliqué que ce n’est pas bien que les équipes camerounaises courent à six pendant que les autres courent à cinq ; mais la fédération camerounaise s’y est opposée. Ils n’ont pas voulu comprendre que ce n’était pas honnête», déclare l’expert. Sur les antennes du poste national de la Cameroon radio television (Crtv) le 14 octobre, le juge principal de la course crachait sa bile sur l’attitude du Cameroun. «C’est un manque de fair-play; et je l’ai clairement dit à la fédération camerounaise, puisque c’est elle qui a écrit aux autres fédérations pour leur demander de venir avec cinq coureurs, alors qu’elle préparait six pour ses équipes», souligne-t-il.

Honoré Yossi, le président de la Fédération camerounaise de cyclisme (Fécacyclisme) a ainsi essayé de distraire les concurrents de ses compatriotes, visiblement inférieurs aux étrangers. Les coureurs vert-rouge-jaune ayant une côte peu rassurante. D’ailleurs les meilleurs n’ont pas pu être de la partie. Notamment Damien Tékou, le capitaine de Snh vélo club, meilleur coureur camerounais de l’heure, et son coéquipier Gérémie Nzeke, étant suspendus depuis le mois d’août, n’ont pas pris part à la course. L’écurie Snh étant la meilleure du pays. Hervé Mba et Guéwa Clovis, eux aussi, sous le coup d’une suspension pour indiscipline comme les deux précités, ont bénéficié de la clémence des autorités fédérales et de leur club, pour prendre part à la course. Après un break dans l’entraînement. Et n’eût été cette «faveur», le Cameroun aurait certainement terminé dans les profondeurs du classement, puisque c’est Mba le meilleur camerounais. L’homme arrive en troisième position au classement général, après avoir cravaché dur pour réduire un retard de 01’32’’ sur le leader dès la première étape. Pour terminer avec un écart de 22 secondes sur le maillot jaune. Le dessein de la Fécacyclisme ne sera pas atteint. Les cyclistes camerounais sont restés à la traine.

Sur seize éditions du Grand prix cycliste Chantal Biya, le Cameroun l’a emporté sept fois. Avec une large domination dès les premières éditions. Ces dernières années, le cyclisme camerounais poursuit son déclin et le maillot jaune continue de s’éloigner davantage du pays organisateur. Le dernier vainqueur est Yves Ngué Ngock. L’ancien coureur de Snh vélo club a reporté les éditions 2011 et 2013. Avant Ngué Ngock, Téga Martinien en 2010, avait pu mettre un terme au long passage à vide qui durait déjà trois ans, pour ne parler que de cette course classée dans la catégorie Africa tour 2.2 de l’Union cycliste international (Uci). Mais de plus en plus, le Cameroun peine à se tailler une place respectable sur la scène internationale. La tentative de triche a tourné court.

Auteur: Ludovic Ngouéka