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Réélection de Biya: encore 7 ans de navigation à vue

Biya Paul Interpelle Election 2018 Cameroun Les grandes réalisations, les grands chantiers et autres n’étaient que de la macédoine

Mer., 24 Oct. 2018 Source: Dimitri AMBA

Au-delà des chiffres et de l’embellie dont fait montre les partisans du nouveau président élu, au pouvoir depuis 1982, le peuple déjà habitué à l’enfumage s’apprête à nouveau à se faire bouffer dans toutes sortes de bouillon au travers de slogan, de concepts creux et d’embrouillamini.

C’est une autre traversée du désert qui s’ouvre avec ce nouveau mandat que vient de lui confier « son peuple » au détriment de plusieurs qui ont manifesté leur intérêt pour d’autres porteurs de projets. Mais la magie des urnes et les nombreux griefs ont plutôt permis à Paul Biya de sortir vainqueur, ajouté à cela une organisation peu appréciable et truffée d’agents au service d’un seul homme et engagés à son maintien ad vitam aeternam au pouvoir.

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Aujourd’hui et les jours qui vont suivre seront à nouveau meublés de bavardage, de forfaiture, de mal gouvernance, de gabegie et de la stagnation pour qu’au finish l’on se retrouve à nouveau à mendier les suffrages d’une population dupe et déterminée à demeurer dans le statut quo. Le changement n’est pas pour maintenant et cela se voit à l’œil nu, dans la mesure où les mandats se succèdent et rien n’avance, on marque le pas sur place pendant que la masse prolétaire se ronge les ongles. Rien de concret, le faire-semblant qui est au rendez-vous, ainsi que le vernis. Pour faire plaisir aux copains, l’on se contente de partager le gâteau national à la minorité embourgeoisée et roublarde. Il sera alors question d’attendre que les mêmes personnes continuent de trôner aux affaires, alors que la demande est sans cesse croissante de la part de la jeunesse. Elle, présentée comme le « fer de lance de la nation », devra se contenter des discours et de quelques miettes, en attendant le lancement d’un concours dans les forces armées ou bien de se concentrer dans les métiers de l’informel. Au même moment, des pseudos institutions en charge de leur épanouissement ne sont que la chasse gardée d’une certaine caste. Les chantiers annoncés en grande pompe lors du septennat finissant ont eu du mal à être livrés, et l’on a été obligé de faire dans la fine bouche pour tenter d’emballer le troupeau vers l’abattoir.

« Serrage de ceinture »

Que dire de la gent féminine toujours au dernier banc, le partage des fruits de la croissance, un vrai serpent de mer, la corruption galopante, l’éducation toujours gratuite pour la petite enfance, les soins de santé pas à la portée de tous ; entre temps les hôpitaux étant devenus des mouroirs, la sécurité sociale et même pour tous une gageure. Le portail de la diaspora camerounaise en Belgique .Le retroussement des manches, le « serrage » de ceinture et le bout du tunnel sont toujours en mémoire comme la « santé pour tous à l’an 2000 », des vrais slogans et fumisterie qui n’ont servi qu’à maintenir au pouvoir un régime qui a du mal à trouver des solutions aux problèmes basiques de la canaille. La simple mise à la disposition de l’eau dans les ménages reste un conte de fées.

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Les grandes ambitions, les grandes réalisations, les grands chantiers et autres n’étaient que de la macédoine. Il faut du concret maintenant car même le tissu économique prend un coup à chaque fois que les politiques surfent sur des tâtonnements et des approximations. Il est encore possible de rompre avec les vieilles habitudes, en cessant de plonger dans la gadoue pour passer à une véritable révolution qui passe par un engagement sincère pour une cause commune, au lieu d’opérer en solo. L'information claire et nette. Les dirigeants ont intérêt à sortir par la grande porte au lieu d’être jugés par l’histoire qui finira par donner raison à ceux qui éprouvent du mépris et du dépit envers les gouvernants actuels. Le temps de la repentance a sonné et que Biya et « sa bande » passe à l’action tant clamée à grand renfort de publicité.

Auteur: Dimitri AMBA
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