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Tous pour le luxe : ces crimes commis par les Camerounais au nom de l’argent

Quand l’on vous donne quelque chose gratuitement, c’est que c’est vous la marchandise

Ven., 5 Mai 2023 Source: Roland Tsapi

L’envie de mener une vie de luxe est à l’origine de tous les vices de la société, et la jeunesse africaine s’est laissée piégée. Elle tombe désormais très facilement dans les filets aux mailles de plus en plus subtiles, mettant de côté l’amour du travail

Le 23 août 2022, le Cameroun est secoué par une actualité hors du commun. Une dame est interpellée par les forces de l’ordre à Yaoundé la capitale, pour avoir assassiné et décapité sa belle-sœur. Les morceaux du corps avaient été emballés dans une valise de voyage et elle s’apprêtait à aller livrer. D’après ses propres aveux, elle avait commis le forfait dans un hôtel de la place, suivant un plan savamment concocté.

Elle avait attiré celle qui lui faisait confiance sans savoir qu’elle était désormais une proie dans un hôtel le dimanche précédent prétextant une ballade ou un changement d’air. Une fois dans la chambre d’hôtel, elle commet le forfait de sang-froid sans éveiller les soupçons et laisse le corps sans vie sur place. Elle ressort de l’établissement, et revient plus de 24 heures plus tard, avec une valise de voyage. Toujours avec le même sang-froid de la veille, elle découpe le corps déjà froid avec une précision de boucher, membre après membre, tête, tronc, cuisse et autre, et range les morceaux dans sa valise de fortune.

C’est au moment de sortir de l’hôtel qu’un employé se rend compte qu’elle a du mal à transporter ladite valise. Il va lui proposer de l’aider à faire descendre le colis au rez-de-chaussée mais elle refuse. C’est ainsi qu’il va suspecter quelque chose de louche et fera appel à ses collègues qui viendront l’obliger de montrer ce qu’elle transporte. Elle va essayer dans un premier temps de les distraire en faisant croire qu’elle transporte de la nourriture, ce qui ravive la suspicion de ces derniers qui arrachent la valise, l’éventrent pour découvrir l’horreur. Devant les faits accomplis, elle passe aux aveux complets et donne les raisons de son crime. Elle était endettée de près de 4 millions de francs cfa dans une réunion, et dans la recherche des solutions, elle se serait inscrite sur une page facebook dénommée richesse, sur laquelle il lui aurait été promise une forte somme d’argent si elle déposait le corps de quelqu’un dans un lieu qu’on lui avait indiqué. Déterminée à avoir le pactole, elle avait alors fomenté son plan et désigné sa belle-sœur comme sa victime.

La jeunesse africaine est noyée dans la mondanité, elle cultive le paraître, elle veut être classe, porter les greffes dont le prix payes les études universitaires pendant un an, elle a oublié la leçon de La fontaine qui prône l’amour du travail et recommande de creuser la terre, bêcher et de ne laisser aucun coin où la main ne passe et repasse, elle a surtout oublié cet avertissement de la bible dans 1 Pierre chapitre 5 verset 8 : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. »

Méthodes insoupçonnées

Cette histoire, aussi surréaliste qu’elle puisse paraître, n’est qu’un cas d’illustration parmi des milliers d’autres, que des pages facebook spécialisées se sont d’ailleurs donné le devoir de raconter au quotidien. On les écoute à profusion sur une chaîne digitale appelée dmg tv par exemple. Dans toutes ces histoires, la recherche du gain facile, l’amour du luxe et de la luxure restent la trame, les victimes se multiplient, attirées dans les pièges par des hommes et femmes de tout âge. L’une de ces histoires racontée par une femme qui a échappé de justesse, renseigne que cette dernière était une vendeuse de fruits à Yaoundé, et avait comme voisin de fortune un homme qui vendait du pain rassis récupéré dans les boulangeries. Avec le temps, la proximité aidant, il fait des avances à la vendeuse, lui promet de lui acheter une moto qu’elle pourra exploiter, et même de lui ouvrir un débit de boisson.

La vendeuse, réticente au début, se laisse progressivement séduire, caressant le secret espoir de voir sa situation de vendeuse de fruits à même le sol s’améliorer, elle pourra devenir une patronne de débit de boisson et contrôler son conducteur de moto. Elle pose tout de même la question à son aspirant de savoir d’où viendra l’argent, étant donné qu’il n’est qu’un vendeur de pain rassis. L’autre lui répond qu’il est dans des cotisations qu’il devra gagner d’ici peu. L’aventure commence entre les deux, et ils ont l’habitude de se retrouver dans une auberge de la ville. Au 4eme rendez-vous, le monsieur vient avec un ami, les trois commandent d’abord un pot, mais au moment où la femme veut boire son jus, elle a l’impression de voir dans la bouteille du sang à la place du liquide. Spontanément et même sans savoir ce qu’elle disait, elle demande à son ami pourquoi il veut lui faire boire du sang. S’ensuit une panique que les deux hommes contiennent assez facilement.

L’étranger se retire par la suite et les deux continuent leur soirée comme si de rien n’était. Mais une fois dans la chambre, l’homme se met à parler, avoue à la femme qu’il voulait la placer et qu’elle vient d’échapper. Néanmoins elle devra garder le secret, et surtout l’aider, car si d’ici la fin de l’année il n’a pas livré une femme c’est lui-même qui va mourir. Il confie à la femme que s’il arrivait qu’il meure, elle devra prendre une petite boite dans sa maison au moment de la veillée funèbre, quand les gens seront en train de faire le tour du corps dans son salon. Elle devra garder cette petite boite soigneusement, et se débrouillera à la jeter dans sa tombe au moment de l’enterrement au village. Si tout est parfaitement réussi, elle aura beaucoup d’argent à son retour sans aucun risque. Elle devra simplement donner une bonne partie de cet argent à sa veuve et continuer ses affaires avec l’autre part, elle deviendra prospère.

Le secret était désormais bien gardé entre les deux, et la vie reprit son cours normal. Un jour du mois de décembre, l’homme informa la femme qu’il venait de livrer une femme, en lui parlant d’un accident de circulation qui venait d’avoir lieu, avec décès. Plus récemment sur la toile, une vidéo fait le tour, montrant une jeune fille en larmes. Des asticots et du sang sortent de ses parties intimes, pendant qu’elle vomit du sang, racontant qu’elle s’est livrée à un homme, un « suggar daddy » qui lui a donné une forte somme d’argent prétendument pour résoudre ses problèmes.

On peut citer à profusion, mais la leçon à retenir, c’est une fois de plus comme disait la panafricaniste sénégalaise Fatou Diome, quand l’on vous donne quelque chose gratuitement, c’est que c’est vous la marchandise. La jeunesse africaine est noyée dans la mondanité, elle cultive le paraître, elle veut être classe, porter les greffes dont le prix payes les études universitaires pendant un an, elle a oublié la leçon de La fontaine qui prône l’amour du travail et recommande de creuser la terre, bêcher et de ne laisser aucun coin où la main ne passe et repasse, elle a surtout oublié cet avertissement de la bible dans 1 Pierre chapitre 5 verset 8 : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. »

Auteur: Roland Tsapi