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N'est pas Paul Biya qui veut, mais qui peut, parlons de son bilan

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Mer., 8 Juil. 2015 Source: Arsene Kouamen

Apres l'accession à la magistrature suprême en 1982, Paul Biya déclare : "Les caisses de l'état sont pleines". En 1987 la croissance est négative et passe a -6,4%.

En 1988 nous passons à -13,3%. En 1989 nous obtenons le premier prêt d'ajustement structurel de la part de la banque mondiale et devenons officiellement PAYS PAUVRE TRES ENDETTE. C'est vrai que n'est pas Paul Biya qui veut mais qui peut.

Le tissu industriel détruit. L'usine de pâte à papier CELLUCAM inaugurée en Mars 1981, ferme ses portes en 1984. La SODEBLE, construit en février 1975 pour générer environ 120 000 tonnes de blé, ne produit que 275 tonnes, et est liquidé en 1988.

Entre 1984 et 199, la production industrielle a diminué de 14% en volume et passera à 53% en 1991. La dette en pourcentage du PIB qui était de 17% en 1975 est passée à 53% en 1991 pour atteindre le summum de 128,8% en 1997.

C'est vrai que n'est pas Paul Biya qui veut mais qui peut.

Une démocratie en lambeaux : Février 1990, pour avoir voulu créer un parti, YONDO BLACK et ses Camarades dont Anicet Ekane, Henriette Ekwe 7 autres sont incarcérés et accusés de subversion.

Le 26 mai 1990, lors du meeting inaugural du SDF à Bamenda, 6 personnes sont tuées. 3 Décembre 1990, pour avoir contesté la paternalisation de la démocratie au Cameroun par Paul Biya à travers une tribune dans le messager, Célestin Monga fut arrêté pour outrage au president de la republique.

Le 6 MAI 1991 le "Parlement" organise une réunion qui est réprimée dans le sang. Plusieurs étudiants tués. Kontchou Kouomegni conclut: "Je vous dis qu'il y a eu zéro mort".

Février 2008, la population crie à la faim, Paul Biya envoie le BIR. Résultat: Plus de 200 morts. C'est vrai que n'est pas Paul Biya qui veut mais qui peut.

Une république de prisonniers: Les collaborateurs de Paul Biya sont des prisonniers aujourd'hui. Les détournements des deniers publics sont devenus la règle. Tous les jours, les sommes n'ayant pour valeurs que le milliard sont détournées. On a du mal à se demander si c’est dans ce même pays que des femmes meurent pour défaut de Césarienne qui coute 75 000 FCFA.

Le Cholera, maladie de la honte, tue chez nous. ENEO nous facture l'obscurité. Les routes tuent chez nous plus que le SIDA. A peine il pleut que toute une ville comme Douala se retrouve avec des maisons en dessous de l'eau. C'est vrai que n'est pas PAUL BIYA qui veut mais qui peut.

Une société clochardisée: Les jeunes après l'obtention de leurs diplômes sont condamnés à faire du Benskin et du Call box. Passé la trentaine, et las de se voir stagner, ils préfèrent affronter la mort dans la mer au lieu de faire face à la honte devant leur mère.

Des églises qui poussent comme des champignons afin d'abrutir d'avantage le peuple et les défaire de leurs réalités quotidiennes. Des élèves qui suivent des cours à la belle étoile dans la partie septentrionale du pays. Une exacerbation du conflit ethnique désormais encadrée par notre constitution. C'est vrai que n'est pas PAUL BIYA qui veut mais qui peut.

Alors monsieur Paul Biya, je peux comprendre que le summum de la bêtise doublé de l'imposture est de se prévaloir de ses propres turpitudes. Mais de grâce ayez la décence envers ces familles qui par vos capacités exemplaires, vivent une vie de disette et sont désormais condamnées à la survie dans leur propre pays.

Auteur: Arsene Kouamen