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Malgré les nombreuses humiliations, Biya tend la main à la diaspora

Paul Biya veut compter sur sa diaspora

Tue, 15 Feb 2022 Source: Bertin Metsengue

Paul Biya est conscient de la qualité de la diaspora camerounaise. Le chef de l’Etat multiplie les actions pour établir une relation de confiance entre lui et les membres de la diaspora souvent hostiles à sa politique.

Dans son adresse à Nation le 11 Fevrier dernier, le président camerounais Paul Biya a une fois de plus mis un accent sur sa détermination à mettre un accent particulier pour la mise en place des mécanismes incitant la diaspora camerounaise à un retour au Cameroun et une facilité à investir. Cela passe par la capacité de la Diaspora camerounaise à se mettre ensemble pour cet Ideal . La Diaspora peut elle rompre avec les rivalités pour saisir la main tendue de Paul Biya ?

La Diaspora africaine est la plus grande source de financement des Etats africains. Ces financements sont de loin les meilleures car elles sont Essentiellement constituées de dons et de leg sans aucune condition, ni contrainte de quelque façon que se soit . Seulement ces financements sont majoritairement orientés vers la consommation. De plus , cette diaspora n'est pas toujours sûr d'atteindre l'objectif voulu du fait de la non qualification des destinataires de ces fonds qui sont dans la plus part des cas des les membres de leur famille. Pour l'année 2020 , la Diaspora Camerounaise a injecté au pays plus 185 Milliards de Fcfa . Même s'il faut noter que cela est insignifiant, comparé à celle du Mali, du Senegal, ou encore de Tunisie , Afrique du sud ou encore du Ghana qui fait 20 à 30 fois ce montant par an. Néanmoins, la Diaspora camerounaise a commencé dans la présente décennie à prendre conscience de la nécessité de s'organiser autour du développement de son pays. Cela pousse beaucoup à s'organiser autour des associations.

D.I .A Cameroun, Exemple d'un Regroupement Associatif de la Diaspora !

Créé en Décembre 2021 , l'association de Développement Interne des Autochtones- DIA , est le regroupement des camerounais de la Diaspora autour du développement local. Dirigée par Irene Essouma Banquière et d'une dizaine de camerounais recrutés dans des métiers divers et disséminés dans plusieurs pays d'Europe , d'Amérique, D'Asie et d'Afrique, cette association entend soutenir le développement local du Cameroun et renforcer la protection des cultures et traditions ancestrales dans chacune des localités. Elle a d'ailleurs protégé ce Label en janvier dernier à L'OAPI pour éviter toute confusion avec une autre qui est née en France mais qui semble avoir des orientations contraires.

La double Nationalité est ce un frein au retour de la Diaspora ?

Comme DIA , plusieurs associations se mettent progressivement en place au Cameroun avec des camerounais d'ici et d'ailleurs. Ces associations mettent ensemble les camerounais de l'étranger et ceux restés au terroir. Dans ce registre aussi la Jeunesse Emergente et Républicaine du Cameroun- JERC , dirigée par Cathy Meba qui entend canaliser les investissements de sa diaspora pour la promotion de l'image du Cameroun , la lutte contre l'instrumentalisation des jeunes par les perpetrateurs du chaos et la promotion de l'emploi et l'entreprenariat Jeune. Pour ce faire elle a créé deux bureaux regroupant la Diaspora en Amerique du Nord et dirigé par Francois Mbassi et un autre en Europe et Afrique ayant pour siège la France , dirigé par Marthe Micca . Toutes ces associations sont le fruit de la prise de conscience de la diaspora camerounaise à œuvrer pour le développement du pays et la production de son image .

Mais certains s'accrochent sur la question de la double nationalité pour conditionner leur implication ou alors pour justifier leur inertie. En clair le Cameroun, tolère la double nationalité sauf aux fonctions électives. Il est donc incongru pour un camerounais de la diaspora de brandir cet argument comme étant un frein à son engagement. Pour ceux qui voudraient s'engager en politique, ils doivent obligatoirement renoncer à leur nationalité étrangère ce qui est juste. Car l'on ne saurait vouloir occuper des fonctions électives et donc de légitimité en étant citoyen d'un Etat étranger. Mais l'on peut investir dans un pays même si l'on n'est pas citoyen de celui-ci. Il ne reste donc plus au gouvernement de concrétiser ces orientations stratégiques présidentielles en faveur de la Diaspora .

Auteur: Bertin Metsengue