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Remaniement imminent : les ministres de Biya font déjà leurs valises

C'est la panique dans les ministères

Mar., 12 Juil. 2022 Source: Saint Eloi Bidoung

Saint Eloi Bidoung analyse dans cette tribune, le temps qu’il fait à Etoudi et dans les différents ministères. La fin de régime de Paul Biya serait plus proche que jamais et les ministres commencent déjà à se préparer pour le pire.

L’attente Dans l’angoisse

Le renouvellement de l’élite politique tant attendu pointe à l’horizon, un remaniement de plus, ou alors le dernier de l’ère Biya. Je n’en sais rien ; mais Paul Biya le sait , du fait, qu’il est seul à connaitre l’agenda politiquo-judiciaire : du RDPC, du gouvernement, de l’Assemblée Nationale, du Senat, du conseil Constitutionnel, de l’opération hyper-vieux, du TCS…. Comme dirait un bon bulu ce jour là, le voilà, Lointain prochain mais certain.

Le ciel politique est très obscur au Cameroun. En langage météorologique, les bulletins politiques du pays annoncent un remaniement « imminent », « subit », « brutal », « cyclonique », « tsunamique ». Il ne s’agira pas de remous de surface dit on, mais de « séisme » à forte amplitude..

La scène politique est comparable à la mer, très agitée. La hauteur des vagues ne met personne à l’abri, dieu lui-même, vices-dieux, Premier sinistre, ministres et sinistres, Directeurs Généraux et autres hauts cadres d’administration et de l’armée ; nul n’est à l’abri des torrents de larmes.

Les ministres en poste, pris au piège, ne peuvent plus se mettre à l’abri : ils sont déjà dans l’œil du cyclone. Ce sera un «remaniement ministériel-punition et de reniement» un « remaniement des comptes » et de « règlement de comptes ».

Un « remaniement de positionnement », un « remaniement du chaos et ko debout »

Les ministres en fonction font dans l’agitation

Certains, qui se sont réveillés tard dans leurs charges et missions, font feu de tout bois, comme de nouveaux fous, prêts à régler la circulation dans les grands carrefours aux heures de pointe et des gros embouteillages. Question d’être vu et de ne pas passer inaperçus. (Hélas, trop tard). Ils multiplient des descentes sur le terrain, pour montrer qu’ils suivent les instructions du chef de l’Etat. Ils s’agitent, se débattent, ne dorment plus au point qu’ils somnolent et sommeillent en public. Cela s’appelle l’énergie du désespoir ou encore les derniers spasmes d’un condamné à mort. Sait on jamais, Paul Biya adore prendre du vieux pour faire du neuf ou encore, prendre les mêmes pour recommencer.

Les résignés du sort

Il faut les voir à la télévision, pour ceux qui osent encore sortir. Le regard vague, le sourire jaune,. On comprend qu’ils ont eux-mêmes fait le décompte de leurs frasques et incuries, et y ont ajouté leur incompétence , puis ont compris que la somme ne leur laisserait aucune chance pour échapper au cyclone qui se rapproche.

D’autres ont choisi de surfer sur La flagornerie, le mensonge est érigé en valeur. Les ministres rivalisent sur des slogans. C’est ainsi qu’on apprendre que Paul Biya a été « sacré champion mondial du développement urbain par l’ONU » au forum mondial de la ville tenu en Pologne. Mon Dieu ! Véritable No Comment. Courage de vendeur de cercueil, mensonge à ciel ouvert. Encore du bluff.

Ceux des ministres aux causes entendues

Résignés à attendre leur sort au Tribunal criminel spécial (TCS) avec les casseroles qu’ils trainent dans les détournements de fonds et actes graves de corruption. Le sort arrivera probablement, certainement, sûrement, inévitablement dans les très prochains jours.

Ambiance dans les foyers, ça brûle

Plusieurs ministres ont déjà dépouillé leurs bureaux des photos qui trônaient sur la table (femme, enfants, famille…) et des effets personnels. L’argent de la caisse noire et d’avance, qu’ils laissaient parfois dans le tiroir en rentrant le soir, est désormais emporté à la maison comme pour dire on ne sait jamais, traduction en ewondo ,« au cas ou mot ayem ki ».

Derrière les hautes barrières des duplex, c’est le calme apparent, il y règne une ambiance a couper au couteau : inquiétude, incertitude, la peur. Une atmosphère qui va s’alourdir encore plus cette semaine, au vu des grondements lointains, des éclairs, des arc-en-ciel, du tonnerre, qui précédent le cyclone et qui augurent de sa violence et des effets ravageurs.

Le temps du Président

Le voilà venu le temps du président, le temps du maître du temps, le temps du grand manitou. Encore quelques jours et la tempête s’abattra sur le pays. Des baobabs seront déracinés, selon les prévisions de Saint Eloi Bidoung. Paul Biya sera inapprochable, inconsolable, insoutenable, imperturbable, impardonnable .

Conscient de ce que La fin de son règne est proche, Paul Biya, sait qu’il est un homme haï par une partie de la population qui le tient pour responsable de leurs malheurs en besoins les plus élémentaires : des routes rurales, des dispensaires ruraux fournis en médicaments et en personnels médicaux, des écoles en zones rurales assurées en enseignants et en salles de classes. Ces populations qui veulent du travail pour leurs enfants diplômés des universités, qu’ils cessent de pétarader en faisant le moto-taxi, ou qui veulent des accompagnements pour leurs auto-insertions sociales. Ces parents doivent sûrement haïr

A côté de ceux qui le haïssent, des impatients civils et militaires qui veulent son pouvoir et le Palais de l’Unité, qui chahutent sa longévité au pouvoir et son train de vie d’empereur. Ils le haïssent autant que ceux qui sont en prison.

Certains camerounais le haïssent tout simplement à cause de son entourage, cette meute prédatrice qui aura dévoré, brûler et saccagé le concept de «rigueur et moralisation» qui étaient pourtant des principes cardinaux devant soutenir son magistère à la tête du Cameroun. Mais, pour Paul Biya, cela n’a aucune importance, «Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent».

Les hautes instructions du chef de l’Etat

Ils le craignent parce qu’il est le seul à connaître l’avenir des événements Comment ne pas craindre quelqu’un qui est le seul à connaître la date des prochaines échéances électorales, y compris les délais pour le renouvellement d’un gouvernement devenu politiquement insolvable. C’est ce qu’on appelle « le temps du président t ».

Le Tsunami en préparation se précise. La situation politique au Cameroun est suffisamment pourrie pour que Paul Biya réorganise impérativement le gouvernement et mette ainsi fin à la gouvernance par « hautes instructions du chef de l’état ». qui commencent un peu à agacer tout le monde.

Le temps du président est proche, temps où il doit montrer aux camerounais qu’il est l’unique distributeur des cartes.

Tôt ou tard dans un avenir lointain, prochain mais certain « l’homme lion » sortira du coma politique dans lequel il est plongé, il finira bien par sortir de son confinement pour répondre aux préoccupations des camerounais.


Par Saint Eloi Bidoung

Auteur: Saint Eloi Bidoung