'L’élection comme cache-sexe': Vincent-Sosthène dévoile ce que es Camerounais ne voient pas

Biya Bureau De Vote Vote au Cameroun

Sun, 17 Aug 2025 Source: Vincent-Sosthène Fouda

À quinze jours de la rentrée scolaire, le Cameroun s’apprête à vivre une non-rentrée. Non pas par décret, mais par désertion. Entre 6 000 et 10 000 enseignants manqueront à l’appel. Le gros du contingent s’est éparpillé dans la sous-région, fuyant un système qui les méprise, les appauvrit et les expose. Il ne faut pas croire que tous sont partis au Canada, en Belgique ou en Allemagne — les destinations les plus prisées. Le Gabon, à moto, offre déjà le triple du salaire camerounais. Et surtout, il offre le respect.

Une école sans maîtres

La rentrée scolaire 2025-2026 est prévue pour le 9 septembre 2025. Mais que vaut une rentrée sans enseignants ? Que vaut un calendrier sans personnel qualifié pour l’appliquer ? Le Cameroun ne manque pas d’élèves, il manque de maîtres. Et ce déficit n’est pas conjoncturel — il est structurel, systémique, et désormais chronique.

L’exil professionnel : symptôme d’un effondrement

Les enseignants ne fuient pas par caprice. Ils fuient l’indignité salariale, l’insécurité croissante, le coût de la vie qui écrase les plus tenaces. Ils fuient parce qu’ils veulent vivre, enseigner, transmettre — dans des conditions humaines. Et leur départ est un acte politique : un vote par les pieds, une motion de défiance contre un État qui ne les protège plus.

L’élection comme diversion

Dans ce contexte, parler d’élection présidentielle relève de l’indécence. L’élection est devenue un cache-sexe, un rideau de fumée derrière lequel se cache l’effondrement des services publics, la fuite des compétences, et la désintégration du contrat social. Avant de parler de démocratie, il faut parler de dignité. Avant de parler de suffrage, il faut parler de survie.

Le feu au bas de la porte

Il y a le feu. Pas au sommet, mais au bas de la porte — là où vivent les oubliés, les enseignants, les infirmiers, les fonctionnaires de base. Ceux qui font tenir la République par leur travail quotidien. Si ce feu n’est pas éteint, il consumera tout : l’école, la santé, la justice, et même le peu de paix qu’il reste.

Auteur: Vincent-Sosthène Fouda