La part du budget de l’Etat alloué à la santé oscille entre 5,5 et 7% depuis 2011 au Cameroun, alors que la déclaration d’Abuja préconise 15%, selon les données publiées mardi par le ministère de la Santé publique (MINSANTE).
Dans le volet des ressources financières, la dépense totale de santé/habitant est de 3400 FCFA par an, le paiement direct des ménages (70%) étant par ailleurs jugé «très élevé».
S’agissant du niveau de couverture en santé de la population, et selon les chiffres officiels, seulement 6,46% de la population camerounaise est couverte par un mécanisme de protection sociale en santé, la majorité ne faisant partie d’aucun dispositif de protection du risque financier, et continuant de supporter les dépenses directes de santé à travers le paiement personnel des soins.
En ce qui concerne le degré d’équité dans le financement de la santé, le gouvernement camerounais affirme que «l’allocation des ressources publiques se fait très souvent sur une base égalitaire», 33% de ces dépenses publiques étant captées par les fonctions administratives et 42% dans les mutuelles de santé, avec une redevabilité et une transparence «faibles».
Le pays enregistre également une forte fragmentation du financement de la santé, avec un taux de mutualisation très faible (2%), plusieurs dispositifs de gratuité et subventions dédiés à des cibles ou des maladies spécifiques mais avec une couverture très limitée.
Pour ce qui est du projet de système national de couverture santé universelle (CSU), il cible l’ensemble de la population, vise l’équité contributive dans l’accès aux soins, la responsabilité générale de l’Etat ainsi que l’affiliation obligatoire.
Couvrant 185 affections et interventions de santé publique retenues dans le panier de soins de base pour le démarrage, il comporte 101 sous-interventions et verra la contribution des partenaires au développement estimée à environ 50 milliards FCFA.
La proposition d’allocation à la mise en œuvre de la CSU est de 50%, soit 25 milliards FCFA, avec un écart de financement de l’ordre de 985 milliards FCFA sur l’année 1 dans le scénario le plus ambitieux de 100% de couverture.