Selon des sources, une partie du personnel réclame entre autres trois mois de salaire impayé.
Mercredi dernier l’ambiance était plutôt morose au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yaoundé. L’image frappante ce jour-là était celle d’une partie du personnel contractuel placée sous un arbre proche de l’entrée principale pour manifester son ras-le-bol. «Nous voulons nos trois mois de salaire impayé ! Depuis le mois de juin, nous n’avons pas de salaire. Soldez vos dettes et nous allons reprendre le travail», scandent les grévistes sous les regards impuissants des patients et d’autres usagers du CHU.
Sur leurs visages on pouvait lire la colère et l’impatience. «Je dois payer la scolarité de mes enfants», lance-t-on par ci, «il faut solder le loyer», entend-on par là. Tout compte fait, c’est chacun qui a un problème pressant à résoudre. Le quotidien Mutations qui relaie aussi cette information dans ses colonnes du 25 août 2016 révèle que le doigt accusateur est pointé en direction du Pr Arthur Essomba, le Directeur de cet hôpital et «ses proches collaborateurs». Une infirmière déclare dans ce sens qu’«il est entouré de mauvaises personnes. En plus de ne pas payer les salaires, ils veulent même nous supprimer d’autres avantages de service. En dix mois d’exercice, nous avons déjà de nombreux problèmes».
Il faut préciser qu’outre ces trois mois de salaire impayé, les grévistes ont tout un lot de revendication. Ce jour-là ils avaient posé un morceau de plaque sur lequel on pouvait lire: «payer nos quotes-parts, augmenter les subventions». «Ce sont nos primes. Elles représentent les 30% des recettes mensuelles. Nous réclamons près de 16 millions de francs CFA», confie un chirurgien. Mutations précise que «ce pourcentage réclamé est censé être distribué à tous les employés qui sont au contact des malades». Concernant l’augmentation des subventions, un gynécologue déclare «qu’elles couvrent 12 mois de salaire».
Toutefois, ce mouvement d’humeur a été vite rapporté au Sous-préfet de l’Arrondissement de Yaoundé III. À son arrivée au CHU il s’est entretenu avec les grévistes. «Il dit que les salaires ont déjà été virés. Attendons le message de la banque. Si rien n’est fait demain on continue la grève», annonce une dame.