Photo utilisée juste à titre d'illustration
Un communiqué du Minsanté lu au journal de 20h le 15 septembre dernier sur la radio nationale, la Crtv, vient confirmer l’amateurisme de ce département ministériel dans la campagne de distribution des moustiquaires aux ménages à travers le Cameroun.
Le communiqué en question mentionne que « Le ministre de la santé publique (Minsanté) André Mama Fouda porte à la connaissance du public que dans le cadre de la mise en œuvre du plan de la campagne édition 2015 de distribution gratuite et de masse des Moustiquaires imprégnées de longue durée d’action (Milda) que le dénombrement des ménages est achevé dans les régions de l’Est, du Nord-Ouest, du Sud et du Sud-Ouest qui constitue la première phase. Les étapes suivant le dénombrement ont pris un certain retard, notamment la sélection et la formation des agents distributeurs, et le transport des Milda de la région aux aires de santé. Il rappelle aux populations déjà dénombrées de bien conserver jusqu’au jour de la distribution des Milda. »
En lisant à travers les lignes, on se rend compte que le Ministère de la santé publique (Minsanté) a entrepris de procéder d’abord au recensement des ménages devant bénéficier à titre gratuit des moustiquaires imprégnées dites MILDA (Moustiquaires imprégnées de longue durée d’action), avant de recruter et/ou former les partenaires techniques ou logistiques pour l’implémentation de cette campagne sur le terrain… ce qui semble être le nœud du problème actuellement sur le terrain où justement, les plaintes, incompréhensions et cafouillages fusent de toutes part.
Ainsi par exemple, en parcourant l’édition du quotidien privé Mutations du 14 septembre dernier dans lequel le journal revient sur les imbroglios nés du retard dans la distribution des Milda dans la région de l’Est Cameroun, l’on apprend que les populations ont pris à partie leurs administrés à divers titres, accusant ces derniers de tentatives de détournement desdites Milda à des fins mercantiles ou nombrilistes. « À chaque fois que nous partons à la chefferie, on nous demande de repasser. Nous pensons même déjà que les chefs ont bloqué ces moustiquaires chez eux pour remettre à qui ils veulent », indique par exemple un riverain du quartier Ekombitié approché par Mutations.
Emmanuel Bounga Maï, l’un des chefs de quartier incriminé, se défend dans les colonnes du même quotidien en déclarant que « les populations s’impatientent avec raison, car, la date de l’échéance est dépassée. Mais, ils ont tort dans leurs accusations. Car, comme eux, nous n’avons pas plus d’informations. Il est donc clair que la faute revient aux agents du Pnlp qui, jusqu’ici, n’ont apporté aucun éclairci pour cette situation »
Le journal, qui rappelle d’ailleurs que « pour déterminer les modalités de distribution de ces moustiquaires, les mobilisateurs du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) avaient recensé les populations dans les aires de santé et en fonction du nombre d’habitants par ménages et ont remis des coupons indiquant clairement que ladite distribution devait se dérouler durant la période allant du 16 au 20 août 2015 » ; insiste pour boucler la boucle, que ce n’est pas la première fois que la question Milda fait problème au Cameroun. Ainsi par exemple, lors du lancement de cette opération en 2011, le retard sans justifications, ni éclaircis avait été si pesant qu’une marche de protestation avait été organisée par les ménagères dans la ville de Bertoua, dénonçant « le favoritisme et le marchandage » des responsables des aires de santé censé piloté la campagne de distribution.
La situation risque de perdurer, d’autant plus que le communiqué du Minsanté qui survient un mois après le début annoncé de la distribution des MILDA, ne précise nulle part le temps qui sera pris pour recruter les entreprises de messageries devant acheminer les Milda à travers le Cameroun, ni quand seront recrutés puis formés les agents distributeurs.
