Le paludisme est la maladie endémique la plus répandue au Cameroun, principalement due au parasite Plasmodium falciparum et transmise par le moustique Anopheles gambiae s.l. Le gouvernement camerounais a fait de la lutte contre le paludisme une priorité, mais le pays reste l'un des quinze les plus touchés par la maladie dans le monde.
Selon les statistiques nationales, les cas suspects de paludisme représentaient 30 % des consultations médicales en 2020, et 19 % des décès en établissement de santé étaient imputables au paludisme. Entre 2017 et 2020, le nombre de cas a augmenté de 3,8 %, et le taux de mortalité a légèrement augmenté de 0,8 %. Moins de 30 % des enfants présentant de la fièvre ont eu un test de dépistage du paludisme.
Le Cameroun a adopté l'approche « High Burden to High Impact » (HBHI) pour lutter contre le paludisme, et les 189 districts sanitaires du pays sont classés en fonction du risque de paludisme. Les districts à très haut risque et à haut risque sont répartis dans presque toutes les régions, avec une forte concentration dans les régions de l'Est, de l'Adamaoua, du Centre et du Sud.
Parmi les mesures prises pour lutter contre le paludisme, on peut citer la distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticide, qui a permis d'augmenter l'accès et l'utilisation de ces moustiquaires par la population, en particulier par les enfants et les femmes enceintes. Cependant, l'incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans a augmenté entre 2015 et 2018, en raison de problèmes de prévention et de prise en charge des cas.
La stratégie du Cameroun pour la prise en charge des cas de paludisme pour la période 2019-2023 prévoit plusieurs initiatives, telles que la formation du personnel de santé, la sensibilisation aux directives nationales et l'extension de la prise en charge intégrée des cas au niveau communautaire. Des évaluations ont révélé des lacunes dans la prise en charge des cas, notamment un manque de formation du personnel de santé et des difficultés d'accès aux médicaments.
Le traitement du paludisme chez la femme enceinte est un autre défi au Cameroun. Bien que le pays préconise de traiter tous les cas de paludisme chez la femme enceinte comme des cas graves, cela ne correspond pas aux recommandations de l'OMS. De plus, le traitement n'est pas gratuit, ce qui constitue un obstacle pour de nombreuses femmes enceintes.
En résumé, le paludisme reste un problème de santé publique majeur au Cameroun. Malgré les efforts déployés par le gouvernement et les partenaires internationaux, des défis persistent en matière de prévention, de diagnostic et de prise en charge des cas. Il est essentiel de renforcer les mesures de lutte contre le paludisme et d'améliorer l'accès aux soins pour les populations vulnérables.