Actualités

Sport

Business

Culture

TV / Radio

Afrique

Opinions

Pays

Les sérums anti-venimeux sont des produits de luxe

Pharmacy Pharmacy

Thu, 29 Oct 2015 Source: cameroon-info.net

Le traitement des morsures de serpents n’est pas subventionné par l’Etat du Cameroun. Pourtant, la société Internationale de Toxicologie (SIT) indique dans ses estimations que chaque année, entre 2255 et 6206 cas de morsures de serpents sont signalés pour environ 266 décès.

«Le venin des vipères entraîne des hémorragies et celui des cobras des paralysies respiratoires mortelles», explique le biologiste Legrand Gonwouo Nono dans les colonnes du journal Mutations du mercredi 28 octobre 2015.

Selon Armand Nkwescheu, épidémiologiste, il faut au moins «deux ampoules de sérum anti venimeux» pour sauver un patient d’une morsure de serpent. Ce qui logiquement reviendrait à 120 000 FCFA au patient, une somme qui n’est pas toujours à la disposition des victimes. «C’est un traitement de luxe. Nous n’avons pas assez d’argent pour acheter un tel produit», confie un villageois à un médecin.

La cherté et l’indisponibilité des sérums poussent les victimes à se rabattre vers des praticiens traditionnels sous prétexte que les ancêtres s’en sortaient bien avec cette médecine. D’autres achètent des sérums contrefaits car «les laboratoires ont arrêté la production parce que les sérums ne se vendaient pas» avoue un pharmacien au journal. Maintenant la livraison se fait sur commande.

Les médecins n’apprécient pas vraiment les méthodes de fortune employées par les populations, surtout celles des villages, en cas de morsure d’un proche par un serpent. «Quand j’ai été mordu par un serpent, ma mère m’a transporté chez une dame qui, après avoir avalé quelques gouttes d’une potion, l’a reversée sur la zone infectée», explique Jean Abena, qui dit avoir été sauvé par la médecine traditionnelle.

Cependant, cela aurait tout aussi pu être un coup de chance d’après les médecins car parfois, les patients n’ont pas besoin d’un sérum anti venimeux. Aussi, pour le Dr Armand Nkwescheu, «le personnel de santé et les populations doivent être sensibilisés à ce sujet. Lorsque vous faites un garrot, vous attachez et serrez la partie qui se trouve au-dessus de la morsure. Cette pratique dangereuse empêche le sang et la lymphe de circuler dans l’organisme», met-il en garde.

De plus, d’après lui, les fonctions curatives de la pierre noire vulgairement utilisée en cas de morsure de serpent ne sont pas encore approuvées.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère les morsures de serpents comme un problème de santé public. Elles surpassent la poliomyélite et la rougeole, car causent plus de 120 000 décès dans le monde.

Source: cameroon-info.net